François Bayrou : « Réintégration de la France dans l’OTAN, une défaite » et il souhaite que le choix fait par le général de Gaulle « ne soit pas bradé, pas jeté aux orties »

Voir aussi mon article précédent du 2/04/08: « OTAN: 3 occasions ratées par la France pour le sommet de Bucarest du 2 au 4 avril 2008 ? » Lors de la Conférence nationale du Mouvement Démocrate ce dimanche 8 février, François Bayrou a qualifié de « défaite » pour la France et pour l’Europe le projet de réintégration de la France dans le commandement de l’Otan, défendu par Nicolas Sarkozy. Il a demandé que le choix qui avait été fait par le général de Gaulle de quitter en 1966 la structure militaire intégrée de l’Alliance atlantique « ne soit pas bradé, pas jeté aux orties ».

Revenant sur l’intervention du Président de la République jeudi 5 février, François Bayrou a jugé « honteux » dimanche que Nicolas Sarkozy n’ait pas parlé de la situation en Guadeloupe et Martinique.%%% Commentant les propos du Président de la Répubique qui a fait un nouveau pas samedi, devant la conférence sur la sécurité de Munich (sud de l’Allemagne), vers un retour complet de Paris dans l’Otan, François Bayrou a prévenu qu’une réintégration serait « un aller sans retour ». « Parce qu’il n’est pas imaginable qu’un grand pays comme le nôtre, à chaque alternance, entre et sorte du commandement intégré ». En réintégrant cette structure, « nous lâchons la proie pour l’ombre », a-t-il déclaré. « En nous alignant, nous abandonnons un élément de notre identité dans le concert des nations, y compris dans le concert des nations européennes ». « C’est une défaite pour la France », et « c’est une défaite pour l’Europe », a-t-il affirmé. « Nous abandonnons une part de notre héritage, et nous l’abandonnons pour rien ». « Quand on est intégrés, on ne compte plus (…) On peut être indépendants en étant alliés, on ne peut pas être indépendants en étant intégrés ». Revenant par ailleurs sur l’intervention du Président de la République du 5 février, François Bayrou a jugé « honteux » dimanche que Nicolas Sarkozy n’ait pas parlé de la situation en Guadeloupe et Martinique. « Ce qui se passe en Guadeloupe et Martinique est grave ». Il est honteux que le président de la République n’en ait pas dit un mot, dans une intervention d’une heure et demie », a-t-il ajouté. Et il est « grave que les journalistes ne lui aient pas posé la question ». Selon lui, la situation dans ces deux départements d’outre-mer « dépasse les problèmes économiques et sociaux. C’est quelque chose de très profond dans l’âme antillaise qui est en train de s’exprimer ». La Guadeloupe est paralysée depuis 20 jours par une grève générale, tandis que la mobilisation sociale se propage en Martinique.