Appel du 22 mars : Daniel Cohn-Bendit soumet l’idée d’une « coopérative politique » – Voeux pieux ou révolution de l’écologie politique ?

Un tournant dans la façon de faire de la politique en France et un rassemblement écologiste ( enfin ! ) assumé et fier de l’être et indépendant de la Gauche et de la Droite ? Ou un simple rééquilibrage à gauche en faveur des écologistes ? Les mois qui viennent vont vite nous apprendre si la « vision » de Dany peut devenir une réalité en France.%%% Ceci alors que l’on assiste au retour d’une Gauche unie avec une écrasante victoire aux Régionales. %%% Et que du côté de l’UMP la période de sidération et dhypnose semble terminée et que les critiques internes ( largement justifiées ! ) fusent enfin de toutes part !%%%%%% Voici 2 articles complémentaires : A lire en entier sur Developpement Durable.com%%% __Appel du 22 mars : Daniel Cohn-Bendit soumet l’idée d’une « coopérative politique »__%%% [http://www.developpementdurable.com/politique/2010/03/A4435/appel-du-22-mars-daniel-cohn-bendit-soumet-lidee-dune-cooperative-politique.html|http://www.developpementdurable.com/politique/2010/03/A4435/appel-du-22-mars-daniel-cohn-bendit-soumet-lidee-dune-cooperative-politique.html|fr] et à lire en entier sur CDurable Info __L’Appel du 22 mars de Cohn-Bendit : « Changer la politique pour changer de politique »__%%% [http://www.cdurable.info/Appel-du-22-mars-Cohn-Bendit-Europe-Ecologie,2433.html|http://www.cdurable.info/Appel-du-22-mars-Cohn-Bendit-Europe-Ecologie,2433.html|fr] __Appel du 22 mars : Daniel Cohn-Bendit soumet l’idée d’une « coopérative politique »__%%% Quarante-deux ans après l’appel du 22 mars 1968, à Nanterre, Daniel Cohn-Bendit lance la version 2010 sur son site Internet et dans les colonnes de Libération : le leader d’Europe Ecologie appelle à dépasser Les Verts dans le but de créer une « coopérative politique » en vue du scrutin de 2012. Une initiative qui ne manque pas de faire réagir les écologistes.

« On peut être Vert, socialiste, Cap21, communiste, que sais-je encore, et partie prenante de cette dynamique collective » (Daniel Cohn-Bendit) Crédit photo : © Xavier Cantat « Europe Ecologie, c’est une famille écologiste recomposée. On a eu de beaux succès, on a remis en scelle l’écologie politique, mais le fonctionnement n’est pas à la hauteur. On est organisé comme une équipe de championnats amateurs et on nous dit maintenant d’aller jouer en première division ! Ca ne peut pas marcher. Si on veut être à la hauteur des espoirs, nous devons nous dépasser, ensemble, pour être à la hauteur des défis », a développé Dany, ce matin, sur RTL. … __Réactions : entre surprise et refus__ Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, a aussitôt réagi aux propos de Dany : « La question organisationnelle qui se pose à nous, elle est importante, mais elle est seconde. Ce qu’on attend aujourd’hui, c’est quand même des réponses concrètes à des problèmes concrets ». En clair, « on ne voit pas très bien ce que ça veut dire concrètement. Quand les choses se passent très bien, on n’est pas obligé de dire qu’il faut tout remettre à plat », estime-t-elle. Cela dit, « l’idée de dire qu’il faut qu’on travaille ensemble dans une forme qui n’est pas la forme de parti traditionnel mais qui s’appuie sur ce qui s’est fait jusqu’à présent, c’est une bonne idée ». Pour Noël Mamère, « on ne peut pas continuer avec d’un côté les Verts, de l’autre côté une nébuleuse qui s’appelle Europe Ecologie, constituée de personnes venues de la société civile, il faut qu’on arrive à unifier notre mouvement ». Mais, « moi, c’est ce que j’appelle le dépassement des Verts, mais surtout pas la dissolution des Verts », précise-t-il. Et d’ajouter : « Nous sommes maintenant la troisième force politique du pays, il ne faut surtout pas dilapider ce formidable capital politique qui va servir à gagner en 2012 contre le sarkozysme ». Selon Martine Aubry, première secrétaire du PS, la proposition de M. Cohn-Bendit est prématurée : « Je trouve que tout cela est un peu tôt : d’abord ce que propose Dany Cohn-Bendit, c’est-à-dire une ouverture vers la société, moi je la comprends mais cette question s’adresse d’abord aux Verts. Moi, je respecte nos partenaires, c’est à eux de prendre une décision ». Interrogée par 20 Minutes, Corinne Lepage, présidente de Cap21, semble plutôt enthousiaste : « Travailler en réseau de façon collective, je suis 2 000 fois pour ». Mais « s’il s’agit de préparer le programme de la gauche pour 2012, pas d’accord ». Quant à l’Alliance Ecologiste Indépendante (AEI), ses deux co-présidents, Antoine Waechter et Jean Marc Governatori, ont déjà fait savoir qu’ils étaient partants : « L’Alliance Ecologiste Indépendante sera partie prenante de la dynamique de rassemblement des écologistes proposée par Daniel Cohn-Bendit dans son appel du 22 mars. L’écologie politique porte un projet à part entière qui doit, par nature, dépasser les clivages gauche/droite dans lesquels certains l’ont enfermée pour s’imposer comme la seule voie possible ». et __L’Appel du 22 mars de Cohn-Bendit : « Changer la politique pour changer de politique »__%%% Europe Écologie ne veut pas s’endormir sur ses lauriers. Au lendemain du second tour des régionales, Daniel Cohn-Bendit lance un appel à « la métamorphose » et à la refondation du mouvement politique, qui, autour des Verts, rassemble différentes tendances écolos. « Il est temps d’incarner l’écologie politique dans un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée », insiste Daniel Cohn-Bendit dans ce « nouvel appel du 22 mars », 42 ans après le mouvement du 22 mars qui annonçait Mai 68. Rejetant la création d’un « parti traditionnel », l’eurodéputé aspire à fonder une « coopérative politique » rassemblant « Verts, socialistes, Cap 21, communistes, (ou) que sais-je encore ». Voici son appel publié aujourd’hui par Libération et la réaction de Cécile Duflot… Changer la politique pour changer de politique par Daniel Cohn-Bendit Participez au débat Réaction de Cécile Duflot Changer la politique pour changer de politique par Daniel Cohn-Bendit « C’est un tournant historique. Des européennes aux régionales, l’écologie politique s’installe désormais comme un espace autonome dans le paysage politique français. Mais devant l’ampleur des défis auxquels doivent répondre nos sociétés, la consolidation est une nécessité absolue. Il faut nous inscrire dans la durée et honorer ce rendez-vous avec l’histoire sous peine de disqualifier notre critique de l’irresponsabilité de ceux qui ne font rien, à Copenhague ou ailleurs, parce qu’ils sont incapables de dépasser leur petits intérêts particuliers. Nous avons besoin d’une structure pérenne et souple à la fois, capable d’élaborer des positions collectives et de porter le projet écologiste, sans s’abîmer dans la stérilité des jeux de pouvoir ou la folle tempête des égos en compétition. Soyons clair : il est hors de question d’abandonner aux appareils de parti, cette dynamique de renouvellement politique et social. Cela reviendrait à nous installer au cimetière, déjà bien encombré, des espérances déçues. Je reconnais d’ailleurs que sous la pression des échéances électorales, nous avons trop longtemps repoussé la question de la forme de notre mouvement, au point de laisser le rêve en friche. Entre simple marque électorale et réseau purement virtuel, Europe Écologie est restée une projection, où chacun pouvait voir midi à sa porte. D’ailleurs, les résultats contrastés de nos listes au premier tour des régionales soulignent le succès de ceux qui ont respecté l’esprit du rassemblement face à ceux qui se sont contentés d’en appliquer formellement la lettre, le réduisant à une simple tactique d’ouverture. Sans en renier l’histoire récente, il est temps d’incarner l’écologie politique dans un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée, pour mener la transformation de la société Abstention, populismes, clientélisme… Cette élection le prouve encore : depuis des décennies, le fossé n’a cessé de se creuser entre la société et le politique. Le divorce démocratique est profond entre des logiques partidaires complètement déracinées qui fonctionnent en hors-sol et une société active, diverse, créative mais sans illusion sur la nature et les formes du pouvoir qui s’exerce sur elle. Les partis politiques d’hier étaient de véritables lieux de socialisation et d’apprentissage de la cité. Mais aujourd’hui ils se réduisent le plus souvent à des structures isolées de la société, stérilisées par de strictes logiques de conquête du pouvoir, incapables de penser et d’accompagner le changement social, encore moins d’y contribuer. Parti de masse caporalisé ou avant-garde éclairée de la révolution, rouge voire verte : ça, c’est le monde d’hier. Celui de la révolution industrielle et des partis conçus comme des machines désincarnées, sans autre objet que le pouvoir. Comme des écuries de Formule 1, ces belles mécaniques politiques peuvent être très sophistiquées et faire de belles courses entre elles, mais elles tournent en rond toujours sur le même circuit, avec de moins en moins de spectateurs. Le mouvement politique que nous devons construire ne peut s’apparenter à un parti traditionnel. Les enjeux du 21e siècle appellent à une métamorphose, à un réagencement de la forme même du politique. La démocratie exige une organisation qui respecte la pluralité et la singularité de ses composantes. Une biodiversité sociale et culturelle, directement animée par la vitalité de ses expériences et de ses idées. Nous avons besoin d’un mode d’organisation politique qui pense et mène la transformation sociale, en phase avec la société de la connaissance. J’imagine une organisation pollinisatrice, qui butine les idées, les transporte et féconde d’autres parties du corps social avec ces idées. En pratique, la politique actuelle a exproprié les citoyens en les dépossédant de la Cité, au nom du rationalisme technocratique ou de l’émotion populiste. Il est nécessaire de « repolitiser » la société civile en même temps que de « civiliser » la société politique et faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre. Je n’oublie pas l’apport important des Verts pendant 25 ans pour défendre et illustrer nos idées dans la vie politique française. Néanmoins, non seulement la forme partidaire classique est désormais inadaptée aux exigences nouvelles de nos sociétés, mais je crois en outre que tôt ou tard, elle entre en contradiction avec notre culture anti-autoritaire, principe fondamental de la pensée écologiste. Ni parti-machine, ni parti-entreprise, je préférerais que nous inventions ensemble une « Coopérative politique » – c’est à dire une structure capable de produire du sens et de transmettre du sens politique et des décisions stratégiques. J’y vois le moyen de garantir à chacun la propriété commune du mouvement et la mutualisation de ses bénéfices politiques, le moyen de redonner du sens à l’engagement et à la réflexion politique. Si cette Coopérative a évidemment pour objectif de décider collectivement aussi bien des échéances institutionnelles d’ici 2012 que des grandes questions de société, sa forme définitive n’est pas encore fixée. Il reviendra à ses membres d’en définir les contours, la structure et la stratégie. Ce débat doit être ouvert. Pour cela, j’appelle à la constitution de Collectifs Europe-Ecologie-22-mars. Constitués sur une base régionale ou locale pour éviter tout centralisme anti-démocratique, ces collectifs seront de véritables Agoras de l’écologie politique, modérées sur www.europeecologie22mars.org. …