« Reconstruire notre monde commun » interview d’Eva JOLY dans « Témoignage Chrétien »

A lire en entier dans __[EVA JOLY 2012|http://evajoly2012.fr/2012/03/30/reconstruire-notre-monde-commun-temoignage-chretien/|fr]__ ENTRETIEN – La candidate écologiste à l’élection présidentielle revendique volontiers sa singularité dans le monde politique français et son désir de faire bouger les lignes. TC : À deux reprises dans cette campagne, vos déclarations ont suscité des réactions particulièrement vives : lorsque vous avez proposé de créer de nouveaux jours fériés prenant en compte des traditions religieuses non-chrétiennes, et lorsque vous avez suggéré de supprimer le défilé militaire du 14 juillet. Comment interprétez-vous ces réactions ? Eva Joly : Les sociétés et les États se construisent en partie autour de mythes et de tabous. C’est normal et c’est utile. Mais il y a des moments où certains mythes deviennent des obstacles à l’évolution des pays. Parmi les mythes et tabous français – j’utilise ici le mot tabou au sens psychanalytique du terme –, il y a l’idée de « grande nation », l’armée, l’énergie nucléaire, la laïcité… Lorsque je dis que la Révolution française, ce n’est pas l’armée mais le peuple, et que nous pouvons commémorer cet événement autrement qu’en faisant défiler nos soldats, c’est quelque chose que je pense très profondément. Cette image militaire de la France est inadaptée au monde de 2012. Notre pays a des choix à faire, des évolutions à porter qui demandent une autre vision du monde. C’est flagrant en politique étrangère. __Vous oubliez d’ailleurs une autre proposition qui m’a valu un beau concert de protestations : lorsque j’ai dit qu’il fallait revenir sur le droit de veto de tous les pays au Conseil de sécurité de l’ONU. L’ironie du sort veut qu’à peu près au même moment la société internationale n’arrive pas à intervenir en Syrie et laisse Bachar Al Assad tuer sa population, tout en étant protégé par les vétos russe et chinois.__ On a l’illustration sous nos yeux des conséquences de l’idée même de véto, et tout se passe comme s’il y avait une incapacité à comprendre le lien entre notre droit de véto et celui des Russes. … «