« L’Europe que nous voulons » par M. Daniel GAUDARD, Dr André MINETTO et M. Philippe RANVOISY, Membres du Bureau du Mouvement Européen Alpes Maritimes

((/images/190px-Flag_of_Europe.svg.png))%%% Le site du __[MEAM|http://www.meam.fr/|fr]__ (Mouvement Européen des Alpes Maritimes ) Ce texte rédigé en 2010, et que je viens de retrouver sur le site du Mouvement Européen des alpes Maritimes, est toujours d’actualité au regard des lenteurs et des hésitations de la construction d’une véritable Union Européenne. Première puissance économique, mais, hélas nain politique, cette Union pèse peu et subit beaucoup, beaucoup trop dans tous les domaines. Et voit encore les USA, ou pire la Russie, intervenir là où elle n’agit pas, pas assez ou à mauvais escient à cause de ses divisions chroniques et inguérissables. Comme par exemple, naguère en Bosnie – Herzégovine, au Kossovo ou en Géorgie, et encore actuellement dans le conflit israélo-palestinien, le conflit chypriote ou la défense de la démocratisation des pays du Sud, de l’Est ou dans des pays comme la Serbie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan qui sont aussi Européens. L’Union Européenne, havre de pays, de démocratie, de respect et de prospérité depuis une cinquantaine d’année doit AUSSI devenir plus solidaire avec l’ensemble des peuples du monde, plus soucieuse d’écologie et doit respecter les règles démocratiques qu’elle s’est imposée au départ. La Commission européenne et le Conseil doivent aussi s’en souvenir. Il est en effet inadmissible de voir que les ministres de l’Intérieur ont décidé le jeudi 7 juin 2012 de modifier le mécanisme d’évaluation de Schengen en excluant le Parlement européen des discussions ! Ma position globale est résumée par une phrase que j’ai écrite en 2008 : __ » Nous voulons la Grande Europe des valeurs et pas que la petite Europe des valeurs boursières ! « __ Et pour raisons économiques nous acceptons aussi des manquements graves aux Droits humains … ou des dénis de démocratie dans le domaines financiers. __Présentation du Le Mouvement Européen-France (MEF)__  » Le Mouvement Européen-France (MEF) est une association qui regroupe, au delà de leur appartenance politique, les hommes, les femmes et les associations qui souhaitent s’engager en faveur de la construction européenne dans une perspective fédérale. Sa vocation est de « développer dans le peuple français la prise de conscience de l’Europe et de la communauté de destin des peuples qui la composent. Le MEF est la branche française du Mouvement Européen International. Cette organisation internationale est indépendante des gouvernements, des institutions communautaires et des partis politiques. Elle est présente non seulement au sein des 27 Etats membres de l’Union européenne (UE), mais aussi dans les autres pays européens. Le MEF cherche à faire progresser le débat pour des institutions communautaires plus efficaces et pour une Union européenne plus proche des citoyens. Il organise régulièrement à Paris et en région des colloques, des conférences, des séminaires … Il est un lieu permanent d’échange et de rencontre pour les militants européens.  » Voici notre texte commun avec mes collègues du Mouvement Européen, : __« L’Europe que nous voulons »__

 » Le simple citoyen à la recherche de sens ne peut concevoir l’Europe que sur un plan politique et un plan humaniste à la fois ; mais il veut aussi une Europe véritablement gouvernée, avec une équipe de gens solides engagés sur des actions concrètes.%%% Conscients de nos destins liés par une histoire partagée et par une culture commune, et voulant redonner envie d’Europe, nous proposons d’énoncer, en cohérence, une vocation politique et une vocation humaniste de l’Europe. Mais aussi pour nous en tenir d’abord à « l’Europe que nous pouvons » aujourd’hui, nous suggérons d’identifier les actions concrètes à mener au plan politique d’un côté, vers les jeunes et les enfants d’un autre côté, et finalement vers tous les citoyens. __Une vocation politique mondiale : un peu de géostratégie__ Une géostratégie ambitieuse doit pouvoir être perçue comme telle par les peuples et les citoyens de l’UE, mais aussi par les autres peuples proches ou lointains. Avec une exigence : actes et paroles doivent être indissociables. Si l’effet « médias informatisés instantanés » accroît considérablement l’audience – ce qu’utilisent ceux qui préfèrent au dialogue l’activisme terroriste ou nationaliste – l’effet « actions de terrain pérennes »devra accroître la notoriété de l’engagement politique durable, d’autant mieux qu’il sera coordonné avec d’autres démocraties. __Avec des objectifs communs à long terme :__ · un monde qui évolue vers la résolution des conflits par la prévention, tellement plus simple même s’il faut dépasser les vieux schémas et des intérêts à court terme : politiques, économiques, individuels des dirigeants … et les menaces toujours latentes de conflits locaux enracinés dans l’histoire ; · un monde d’où les armes NBC seraient progressivement exclues ; · un monde où les difficultés économiques et sociales seraient véritablement prises en compte à l’échelle de la planète et traitées dans l’intérêt des peuples et des individus ; et pas pour quelques intérêts privés ou déviés ; · un monde où l’on pourrait parler de solidarité géostratégique devant l’urgence : sociale, écologique, économique, démographique … . Face à l’irruption des risques militaristes et terroristes, une « Europe des lumières » se doit d’être visionnaire pour le monde, à l’aube du XXIème siècle, comme elle le fut pour elle même au milieu du XXème siècle. __Faut-il des exemples d’engagements et de positionnements attendus ?__ · redéfinition de politiques agricoles globales (européenne et mondiale)%%% · initiatives pour des conférences régionales et mondiales de désarmement%%% · intelligence et ouverture d’esprit dans et aux confins de l’UE (Turquie, Balkans)%%% · engager un développement durable préservant les ressources de la planète%%% · participer activement à la gestion des flux migratoires mondiaux%%% Sur tous ces thèmes, les peuples et les citoyens d’Europe attendent d’être consultés et de manifester à quel point ils ont envie d’Europe, dans toute ses diversités et en bonne intelligence avec ses voisins. __Une vocation humaniste : la solidarité d’abord__ L’union est le principe fondateur de l’Union Européenne, son emblème. C’est sa force à l’intérieur, pour faire régner la paix, et à l’extérieur, pour soutenir son rayonnement économique, culturel et politique. Mais cela implique l’expression de rapports de force et toutes sortes de marchandages.%%% La solidarité, qui n’est encore qu’optionnelle, devient pour les citoyens et les peuples d’Europe une ardente obligation imposée par l’histoire et une actualité douloureuses. __Aujourd’hui, nous attendons de l’Europe qu’elle puisse rassembler :__ · des gens qui se sentent concernés – car porteurs de l’espérance que l’Europe est un espace de solidarité assumée – et conscients de vivre une chance historique qui nous confère des responsabilités devant nos petits enfants ; · des gens qui invoquent des droits universels, comme le droit au logement, le droit à la santé, le droit à la formation, le droit au travail, finalement le droit de « vivre ensemble en harmonie » ; des gens qui luttent contre l’exclusion, dont celle issue du handicap, et qui militent pour la solidarité intergénérationnelle ; · des gens qui veulent faire barrage aux mouvements spéculatifs de capitaux et de valeurs foncières, aux injustices fiscales et aux dérives financières; · des gens qui défendent les prérogatives des syndicats et des associations. Cette vision globale répondra aux peurs et inquiétudes des populations et aux défis posés : social, économique, démographique, migratoire, écologique, des minorités et marginalités, extrémiste, énergétique, à condition d’être ambitieuse et solidaire. A l’opposé d’une Europe-ghetto éclatée, âgée, figée et en voie de paupérisation, qui retournerait à ses peurs et à ses anciens démons, il y aurait une Europe des projets, capable de mobiliser les gens autour d’initiatives comme par exemple : · étendre à l’UE certains régimes nationaux d’assurances sociales · politique communautaire pour inciter à valoriser les logements vacants · lutte au niveau de l’UE contre la spéculation foncière et l’inflation immobilière · innovations fiscales comme la « contribution volontaire de solidarité » (cf. note) En fait, nous souhaitons que le Mouvement Européen soit porteur des valeurs d’une Europe forte et généreuse et que l’on puisse lire un jour sous son drapeau : « Si l’union fait la force, la solidarité fait le droit ». __L’Europe que nous pouvons : quelques actions concrètes__ En plus des pistes précises déjà citées, et par ce que nous sommes convaincus des nécessités de l’union et de la solidarité, qui ont remplacé les moyens idéologiques et spoliateurs du passé, nous pouvons évoquer ce qui nous permettrait de faire un pas les uns vers les autres. Deux options se présentent déjà sur des efforts ou des sacrifices à consentir : 1. miser sur les jeunes de tous les pays, pour inventer avec eux de nouvelles voies,%%% 2. faire quelques pas ensemble à 3 ou 4 pays, en pensant ainsi entraîner les autres. Dans la première voie (vers les jeunes et les enfants) :%%% · aller dans les écoles et les collèges, porter témoignage de messages d’espoir, suggérer des pistes de rapprochements internes, écouter et donner envie de bouger et au moins de communiquer (se trouver des correspondants, …) et de s’ouvrir ainsi sur le monde dans une idée de respect mutuel%%% · promouvoir une action globale dédiée à l’enfance, au même niveau que les programmes européens dédiés à la jeunesse%%% · favoriser par tous moyens l’apprentissage de toutes langues européennes Dans la deuxième voie (au plan politique) :%%% · militer pour constituer le « noyau dur » initial, qui accepterait d’aller vers l’harmonisation sociale, économique et écologique%%% · préparer, avec les syndicats, associations et partis politiques, le terrain des domaines (sociaux, économiques, écologiques, financiers, fiscaux, …) où l’harmonisation aura le plus de chance d’aboutir, sur la voie d’une future fédération. « %%% Chacun d’entre nous est capable de trouver ses affinités entre ces deux voies. Approuvé par le Comité directeur du MEAM, le 28 septembre 2010