Archives par mot-clé : Europe

 » Ukraine : que fait l’Europe ?  » par Joël Roman co-fondateur de  » Sauvons l’Europe  » et candidat sur la liste Europe Ecologie Île de France des Européennes

A lire en entier dans SAUVONS L’EUROPE

http://www.sauvonsleurope.eu/ukraine-que-fait-leurope/

« L’Europe et le monde ont besoin d’une Russie indépendante, démocratique et stable. Et cette Russie n’a pas besoin de Poutine. »  

Adam Michnik historien, journaliste, essayiste et ancien militant de l’opposition polonaise dans les années 1960, 1970 et 1980; directeur de publication de la Gazeta Wyborcza, le plus important quotidien national de Pologne

Le texte de Joël Roman :

 » Certes, l’Union européenne a fini par signer avec l’Ukraine l’accord d’association que l’ex-président Yanukovich, après l’avoir préparé, avait in fine refusé de ratifier, ce qui avait entraîné la colère des manifestants de Maïdan et le changement de régime. Certes, les trois ministres des affaires étrangères allemand, polonais et français sont parvenus à négocier l’accord du 21 février, entre l’opposition ukrainienne et Yanukovich, avec l’accord de la Russie (le représentant de la Russie a paraphé l’accord le 21 au matin, mais était introuvable au moment de la signature le 21 au soir. Le 22, Yanukovich fuyait en Russie, privant l’accord de sens). Mais depuis le début de l’offensive russe, l’Europe est comme paralysée. Elle a assisté impuissante à l’annexion de la Crimée, puis aux troubles probablement suscités par des soldats russes infiltrés et des activistes russophones dans l’Est de l’Ukraine.

Personne ne lui demande d’intervenir militairement, l’escalade serait trop risquée, et de toute manière elle n’y est pas prête. Il lui faut en revanche faire preuve de fermeté, et imposer à Moscou d’entrer dans la voie des négociations. Pour cela les quelques sanctions économiques prises à l’encontre d’une poignée d’oligarques du Kremlin sont notoirement insuffisantes. L’économie russe ne va pas bien : “Après 15 ans de croissance due à l’envolée des prix du pétrole, la croissance économique annuelle est tombée à 0,2 %, contre 1,3% l’an dernier. La crise ukrainienne a fait une chose : aggraver la situation de l’économie russe. Qui doit s’attendre à perdre des investissements d’au moins 100 milliards de dollars, pour partie à cause de l’incertitude de la crise ukrainienne. Et le rouble a perdu 8% de sa valeur“, écrit Kim R. Holms dans Foreign Policy. Aussi l’Union européenne peut-elle se montrer intraitable économiquement, car elle dispose de capacités de sanctions qui ne sont pas seulement symboliques. Le gel des importations de gaz russe mettrait la Russie en grande difficulté financière. Certes, cela obligerait l’Union européenne à se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement, sans doute plus onéreuses dans un premier temps, qui obligerait de mutualiser les coûts des importations de substitution. Dans un deuxième temps, ce serait un e occasion formidable de s’engager dans un programme ambitieux de transition énergétique pour réduire se dépendance énergétique envers les énergies fossiles. Il lui faudrait aussi, par ailleurs, mutualiser le coût des annulations d’échanges économiques avec la Russie : on pense bien sûr au gel, avec la menace d’annulation, des contrats signés par la France portant sur la fabrication de deux bâtiments de projection et de commandement construits à Saint-Nazaire pour le compte de la marine russe. Les 400 marins russes ne doivent pas venir à Saint-Nazaire le 1er juin.

L’autre aspect de la résistance à Poutine est idéologique : l’Europe doit fermement résister à la désinformation poutinienne, qui fait des ravages dans une Russie privée de moyens d’information libres, mais aussi dans un grand nombre de cercles complaisants envers cette désinformation en Europe, qui ne se limitent pas aux habituels dictatolâtres à la Jean-Luc Mélenchon. Par exemple, dans l’Express, Jacques Attali , que l’on a connu mieux inspiré, écrivait le 23 mars : « Aujourd’hui, la Crimée, et la Russie ont choisi de profiter du chaos issu de l’arrivée à Kiev d’un gouvernement fortement antirusse pour se retrouver. En quoi cela nous gêne-t-il ? Pourquoi refuserait-on aux habitants de la Crimée de vouloir choisir leur destin, contre l’avis du pays dont ils sont membres ? » Mais tout simplement mon cher Jacques Attali, parce que une décision prise sous la pression des chars et des canons, en un mois, sans négociation avec le gouvernement de Kiev, ne saurait être une décision légitime. En outre, il y aurait sans doute beaucoup à dire sur ce soi-disant « référendum », opération que Moscou s’apprête à réitérer aujourd’hui dans l’Est de l’Ukraine en faisant mine d’être débordé par des pro-russes locaux plus radicaux. Avec un taux de participation qui varie de 30 à 50% et une approbation de l’annexion de 50 à 60 %, selon Slate.fr , on est loin de la quasi-unanimité proclamée par Moscou et par les autorités sécessionnistes de Crimée. Et on dispose aujourd’hui de sondages qui montrent que même dans l’Est de l’Ukraine, la partition du pays n’a pas la faveur de la population. Selon une étude du Pew Research Center, 93 % des Ukrainiens souhaitent l’intégrité territoriale de leur pays, (chiffre qui dans l’Est de l’Ukraine atteint quand même 70 % et 58 % des russophones). Il sera difficile de faire la même opération qu’avec la Crimée.

La vérité est que Poutine a engagé une guerre idéologique et une stratégie de puissance d’un nouveau genre, fondée sur une confrontation permanente avec les Etats-Unis et l’Europe. Il est moins post-communiste que post-fasciste. Il a commencé par s’opposer par tous les moyens aux condamnations visant la Syrie de Bachar El Assad, par lui apporter un soutien diplomatique, économique et logistique impressionnant. Devant l’absence de réaction occidentale, il s’est enhardi et a pu se sentir libre d’agir à sa guise en Ukraine. Encore une fois, seules des sanctions économiques effectives et une contre-offensive idéologique peuvent ici le faire fléchir, et permettre aux forces démocratiques en Russie, qui sont systématiquement combattues et oppressées, de trouver un peu d’espace. Car, comme le rappelle Adam Michnik, « l’Europe et le monde ont besoin d’une Russie indépendante, démocratique et stable. Et cette Russie n’a pas besoin de Poutine. »  »

Joël Roman est avec Jean-Pierre Mignard l’un des deux principaux co-fondateurs de Sauvons l’Europe. Candidat en 7ème  place sur la liste Europe Ecologie Île de France qui a manifesté le souci d’ouvrir ses listes à la société civile et d’accueillir quelqu’un de Sauvons l’Europe dans ses rangs, il nous propose jusqu’au 25 mai une série de billets, qui sont le reflet de sa vision de la campagne européenne et de ses enjeux.

 » De l’Oural au Bosphore, le rêve européen doit vivre encore  » par Pascal Durand, Karima Delli,Yannick Jadot, Clarisse Heusquin, José Bové, Eva Joly, Michèle Rivasi, Sandrine Bélier, Nicole Kiil-Nielsen, Catherine Grèze, candidat-e-s EELV pour les européennes 2014 et Danielle Auroi, députée EELV

A lire en entier dans RUE 89

http://rue89.nouvelobs.com/2014/04/16/loural-bosphore-reve-europeen-doit-vivre-encore-251542

 » N’ayons pas l’Europe timide « 

 » A l’approche des élections européennes du 25 mai prochain, l’escalade actuelle en Ukraine, de même que les récentes crises turque et russe, appellent à la nécessité d’un changement urgent et beaucoup plus ambitieux de la politique européenne de voisinage.

LES SIGNATAIRES
Pascal Durand, Karima Delli,Yannick Jadot, Clarisse Heusquin, José Bové, Eva Joly, Michèle Rivasi, Sandrine Bélier, Nicole Kiil-Nielsen, Catherine Grèze, candidat-e-s EELV pour les européennes 2014, et Danielle Auroi, députée EELV à l’Assemblée nationale.

Ecologistes et citoyens européens, nous sommes conscients de cette responsabilité historique et en appelons à un sursaut européen !

Affrontements violents et répression sanglante à Kiev, virage autoritaire et liberticide en Turquie, annexion éclair de la Crimée et nouveaux procès politiques à Moscou…

Depuis Bruxelles, Paris, Londres ou Berlin, la diplomatie européenne regarde trop souvent en simple spectatrice les crises se multiplier à ses frontières. Confrontée à la perte de confiance, au chômage de masse et aux dérives austéritaires impuissantes à enrayer la « finance casino », l’Europe en oublierait presque que l’Union des Européens constitue encore la garantie d’un miracle de paix et de démocratie bien fragile sur un continent qui pas plus tard qu’hier constituait le théâtre principal de deux guerres mondiales.

La « dépression » européenne actuelle nous ferait presque oublier ce miracle, en enfants parfois gâtés que nous sommes de la démocratie, tandis qu’à quelques kilomètres de nos frontières, l’UE représente encore pour des millions de personnes un espace de paix, de liberté et d’état de droit.

Les élections européennes approchent et l’on observe déjà depuis des mois les nationalistes de tout bord et leurs gros sabots imposer des thèmes dans la campagne : immigration, frontières, identité nationale…

Pour les tous les progressistes résolument pro-européens, ignorer ces thèmes serait abandonner en rase campagne la construction européenne aux mains des populistes les plus dangereux. Surtout que le révisionnisme des frontières est un poison qui peut contaminer l’Europe et le rêve de Poutine fait des émules comme Viktor Orban en Hongrie. Il ne s’agit pas d’être « euro-béats », il s’agit de sortir de la facilité pour porter un projet européen ambitieux susceptible de redonner de l’espérance au sein de nos frontières et bien au-delà. Cela commence par une réforme en profondeur de la politique européenne de voisinage.

A Kiev, à Istanbul, à Moscou ou à Minsk, des milliers de personnes attendent de nous un virage audacieux. Mais en face, à Kiev, à Istanbul, à Moscou ou à Minsk, d’autres, qu’ils soient au pouvoir ou soudainement dans l’opposition, parient sur l’échec de l’UE pour « récupérer leur dû » et imposer par la censure, la propagande, les armes ou des élections truquées leur volonté afin de museler les derniers insoumis et de faire échouer leurs espoirs de changement. Notre responsabilité est immense, car en dépend non seulement l’avenir de millions de personnes aux frontières de l’UE, mais également celui de tous les Européens.

Alors que faire ? En 1989, l’Europe occidentale a su tendre la main aux anciennes « démocraties populaires » qui se libéraient tour à tour du joug communiste. La chute du Mur de Berlin reste à ce jour célébrée comme une victoire historique de la démocratie.

En 2004, c’était au tour de l’Ukraine de changer pacifiquement de régime pour se tourner vers la démocratie et les valeurs européennes. Qu’avait alors répondu l’UE à cette soif d’ouverture du peuple ukrainien ? Raideur, mépris, lenteurs et bureaucratie… Aujourd’hui, face au nouveau soulèvement ukrainien menacé par les hommes en uniforme de Poutine, l’Europe doit agir très rapidement, efficacement et d’une seule voix.

La question n’est pas uniquement celle des sanctions à imposer à la Russie : des sanctions contre les proches de Poutine, ses financeurs et les fidèles de son régime (qui paradoxalement, préfèrent tous la Cote d’Azur à Sotchi pour leurs vacances et Oxford aux facs moscovites pour l’éducation de leurs enfants) sont importantes et nécessaires.

Mais les sanctions économiques contre le pays peuvent avoir l’effet l’inverse, risquant de renforcer le sentiment anti-occidental déjà fortement ancré au sein de la population russe et donc d’affermir le pouvoir de Vladimir Poutine. La question est également et surtout de savoir comment construire un avenir meilleur avec les Ukrainiens.

Premièrement, et de toute urgence, une aide financière est nécessaire à ce pays, mis à genou par l’incompétence et la corruption du régime de l’ex-président Viktor Ianoukovitch. Toutefois, nous mettons en garde contre toute volonté d’assortir cette aide de contraintes austéritaires qui ne feraient que renforcer la crise économique et la manque de confiance d’une partie de la population ukrainienne contre le nouveau pouvoir à Kiev.

Deuxièmement, il faut ouvrir les frontières de l’UE pour les citoyens ukrainiens. La volonté de mobilité, d’échanges et d’ouverture est grande dans les pays voisins de l’Union européenne. Si notre politique de voisinage se résume au renforcement de « l’Europe forteresse », elle ne fera que renforcer ceux qui refusent l’ouverture. Enfin, il ne faut pas sous-estimer les craintes de changements au sein d’une partie des populations, notamment des minorités, qui sont nombreuses aussi bien en Ukraine qu’en Turquie. L’Europe est basée sur les principes de respect des minorités et de leur volonté d’autonomie, de préservation de leur langue et de leur culture. Nous ne devons pas l’oublier dans notre dialogue avec les pays voisins.

Lorsque l’Europe tarde trop à prendre ses responsabilités, les tournants autoritaires et nationalistes deviennent quasi-automatiques dans les pays voisins. C’était le cas à Kiev avec la dérive sanglante du régime de Ianoukovitch, c’est le cas à Ankara avec la dérive liberticide d’Erdogan marquée par la censure progressive des médias et des réseaux sociaux.

Prenons-en enfin conscience, ces dérives sont également le fruit de la crainte et du mépris dont a souvent fait preuve l’UE à l’égard de ses voisins, raison pour laquelle une réforme en profondeur de la politique de voisinage est nécessaire. Il ne s’agit pas d’intégrer des dizaines de nouveaux pays dans l’UE sans critères précis mais au contraire de renforcer les critères d’adhésion, notamment dans les domaines du respect des droits et des libertés, de la liberté d’expression et des droits des minorités. Il faut également introduire davantage d’étapes dans le processus de rapprochement et d’ouverture. Par exemple, les partenariats et coopérations, aujourd’hui essentiellement économiques et commerciaux, doivent s’élargir à l’éducation, à la culture et à la mobilité.

L’Europe ne peut continuer à porter un message de liberté tout en érigeant sans cesse des murs toujours plus hauts le long de ces frontières.

Une réforme ambitieuse de notre politique de voisinage serait la meilleure réponse aux nationalistes de tout bord qui clament déjà la fin du projet européen. Cette audace pourrait également redonner aux citoyens un peu de foi et de confiance en la construction européenne et sa capacité d’agir.

Enfin, cela constituerait une réponse pertinente à celles et ceux qui, comme Vladimir Poutine, freinent le changement en jouant sur les faiblesses actuelles et l’effondrement programmé de l’Union européenne. Le sursaut de cette dernière signerait la fin de leur privilèges. Enfin, une politique extérieure crédible, c’est aussi une politique énergétique ambitieuse : 40 % d’efficacité énergétique en Europe d’ici 2030, c’est deux tiers d’importation énergétique russe en moins.

…  »

José Bové, eurodéputé écologiste sur la Commission européenne : ce changement au mode de scrutin est  » une ébauche d’élection démocratique d’un exécutif jusqu’ici technocratique « 

A lire en entier dans Le Point

http://www.lepoint.fr/politique/eelv-nous-sommes-dans-la-majorite-presidentielle-08-04-2014-1811239_20.php

 » …

Bové : « Le chef de l’Etat n’a pas de politique environnementale »

« Le chef de l’Etat, depuis 21 mois, n’a pas de politique environnementale. La meilleure preuve, c’est qu’on en est au quatrième ministre », a-t-il dit.

Les Verts ont rassemblé plusieurs centaines de personnes à la salle de spectacle du Bikini à Ramonville sur le thème « donnons vie à l’Europe ».

Avant ce meeting des têtes de listes françaises avec la militante allemande Ska Keller, qui se présente en tandem avec José Bové pour prendre la tête de la Commission européenne, José Bové a estimé que ce changement au mode de scrutin était « une ébauche d’élection démocratique d’un exécutif jusqu’ici technocratique ».

« Notre première tâche est de convaincre les Français d’aller voter le 25 mai  » a-t-il souligné, rappelant que « l’Europe fait rêver » ceux qui comme sur la place Maïdan de Kiev « sont morts parce qu’ils croyaient dans nos valeurs ».

Pour Emmanuelle Cosse « le danger premier de ces élections est une abstention très forte, liée précisément aux difficultés des responsables politiques à parler d’Europe ».

Face au « second danger, le vote d’extrême-droite », José Bové s’est dit convaincu que la campagne, « va permettre de démonter un discours approximatif basé sur des peurs, qui ne correspond en rien aux besoins des Français ».

« On ne peut pas mentir aux Français en racontant n’importe quoi sur l’euro, sur l’enfermement de la France: si c’était cela, Airbus n’aurait jamais existé, et les particules fines, elles ne s’arrêtent pas à la frontière française, comme le nuage de Tchernobyl ».

« La réponse aux crises passe par l’Europe pas par des murs toujours plus hauts » « a-t-il ajouté.

José Bové a réaffirmé son souhait que les Ecologistes soient nettement au dessus des 10% des voix : « 10% + x et que ce 10+x permette d’être dans les trois premiers du scrutin ». EELV avait obtenu un grand succès en 2009 avec environ 16% des suffrages en France. « 

 » Pour une vision globale de « l’Europe que nous voulons »  » par le Dr André MINETTO, M. Philippe RANVOISY et M. Daniel GAUDART ( Mouvement Européen France )

Voici un texte que nous avons rédigé il y a quelques temps ( 2010 ) dans le cadre du Mouvement Européen France . Et dont j’ai rédigé en grande partie le premier chapitre : « Une vocation politique mondiale : un peu de géostratégie » et collaboré aux suivants. 

La marche de l’Union Européenne étant figée et empêtrée dans un certain égoïsme de nos dirigeants respectifs, aveuglée par un court-termisme indécrottable propre à une grande partie de la classe politique ( surtout en France, Italie, Grèce … etc ), ligotée dans une gangue ultra-libérale et financière qui la paralyse et la détourne de son but originel, ce texte est hélas toujours actuel. Et le volet finaciaro-économique, non abordé directement devient de plus en plus source de précarité et de révolte justifiée.

Voici notre déclaration pour faire redémarrer ce chef d’oeuvre en péril dont certains commencent à se détourner … à tort. Encore faut-il leur redonner envie d’Europe ! Nos propositions et nos pistes d’action.

 » Le simple citoyen à la recherche de sens ne peut concevoir l’Europe que sur un plan politique et un plan humaniste à la fois, et aussi en cherchant des résultats concrets.

Conscients de nos destins liés par une histoire partagée et par une culture commune, et voulant redonner envie d’Europe, nous proposons d’énoncer, en cohérence, une vocation politique et une vocation humaniste de l’Europe.

Mais aussi pour nous en tenir d’abord à « l’Europe que nous pouvons » aujourd’hui, nous suggérons d’identifier des actions concrètes à mener, au plan politique d’un côté, vers les jeunes et les enfants d’un autre côté.

Une vocation politique mondiale : un peu de géostratégie

Une géostratégie ambitieuse doit pouvoir être perçue comme telle par les peuples et les citoyens de l’UE, mais aussi par les autres peuples proches ou lointains. Avec une exigence : actes et paroles doivent être indissociables.

Si l’effet « médias informatisés instantanés » accroît considérablement l’audience – ce qu’utilisent ceux qui préfèrent au dialogue l’activisme terroriste ou nationaliste – l’effet « actions de terrain pérennes »devra accroître la notoriété de l’engagement politique durable, d’autant mieux qu’il sera coordonné avec d’autres démocraties. Avec des objectifs communs à long terme :

• un monde qui évolue vers la résolution des conflits par la prévention, tellement plus simple même s’il faut dépasser les vieux schémas et des intérêts à court terme : politiques, économiques, individuels des dirigeants … et les menaces toujours latentes de conflits locaux enracinés dans l’histoire ;

• un monde d’où les armes NBC seraient progressivement exclues ;

• un monde où les difficultés économiques et sociales seraient véritablement prises en compte à l’échelle de la planète et traitées dans l’intérêt des peuples et des individus ; et pas pour quelques intérêts privés ou déviés ;

• un monde où l’on pourrait parler de solidarité géostratégique devant l’urgence : sociale, écologique, économique, démographique … ; Face à l’irruption des risques militaristes et terroristes, une « Europe des lumières » se doit d’être visionnaire pour le monde, à l’aube du XXI ème siècle, comme elle le fut pour elle même au milieu du XX ème siècle.

Faut-il des exemples d’engagements et de positionnements attendus ? • redéfinition de politiques agricoles globales (européenne et mondiale) • initiatives pour des conférences régionales et mondiales de désarmement • intelligence et ouverture d’esprit sur les franges de l’UE (Turquie, Balkans, …) • engager un développement durable préservant les ressources de la planète • participer activement à la gestion des flux migratoires mondiaux Sur tous ces thèmes, les peuples et les citoyens d’Europe attendent d’être consultés et de manifester à quel point ils ont envie d’Europe.

Une vocation humaniste : la solidarité d’abord

L’union est le principe fondateur de l’Union Européenne, son emblème. C’est sa force à l’intérieur, pour faire régner la paix, et à l’extérieur, pour soutenir son rayonnement économique, culturel et politique. Mais cela implique l’expression de rapports de force et toutes sortes de marchandages.

La solidarité, qui n’est encore qu’optionnelle, devient pour les citoyens et les peuples d’Europe une ardente obligation imposée par l’histoire et une actualité douloureuses. Aujourd’hui, nous attendons de l’Europe qu’elle puisse rassembler :

• des gens qui se sentent concernés – car porteurs de l’espérance que l’Europe est un espace de solidarité assumée – et conscients de vivre une chance historique qui nous confère des responsabilités devant nos petits enfants ;

• des gens qui invoquent des droits universels, comme le droit au logement, le droit à la santé, le droit à la formation, le droit au travail, finalement le droit de « vivre ensemble en harmonie » ; des gens qui luttent contre l’exclusion, dont celle issue du handicap, et qui militent pour la solidarité intergénérationnelle ;

• des gens qui veulent faire barrage aux mouvements spéculatifs de capitaux et de valeurs foncières, aux injustices fiscales et aux dérives financières;

• des gens qui défendent les prérogatives des syndicats et des associations.

Cette vision globale répondra aux peurs et inquiétudes des populations et aux défis posés : social, économique, démographique, migratoire, écologique, des minorités et marginalités, extrémiste, énergétique, à condition d’être ambitieuse et solidaire.

A l’opposé d’une Europe-ghetto éclatée, âgée, figée et en voie de paupérisation, qui retournerait à ses peurs et à ses anciens démons, il y aurait une Europe des projets, capable de mobiliser les gens autour d’initiatives comme par exemple : • étendre à l’UE certains régimes nationaux d’assurances sociales • politique communautaire pour inciter à valoriser les logements vacants • lutte au niveau de l’UE contre la spéculation foncière et l’inflation immobilière • innovations fiscales, comme la « contribution volontaire de solidarité »

En fait, nous souhaitons que le Mouvement Européen soit porteur des valeurs d’une Europe forte et généreuse et que l’on puisse lire un jour sous son drapeau : « Si l’union fait la force, la solidarité fait le droit ».

L’Europe que nous pouvons : quelques actions concrètes

En plus des pistes précises déjà citées, et par ce que nous sommes convaincus des nécessités de l’union et de la solidarité, qui ont remplacé les moyens idéologiques et spoliateurs du passé, nous pouvons évoquer ce qui nous permettrait de faire un pas les uns vers les autres.

Deux options se présentent déjà sur des efforts ou des sacrifices à consentir : 1. miser sur les jeunes de tous les pays, pour inventer avec eux de nouvelles voies, 2. faire quelques pas ensemble à 3 ou 4 pays, en pensant ainsi entraîner les autres.

Dans la première voie (vers les jeunes et les enfants) : • aller dans les écoles et les collèges, porter témoignage de messages d’espoir, suggérer des pistes de rapprochements, écouter et donner envie de bouger et au moins de communiquer (se trouver des correspondants, …)

• promouvoir une action globale dédiée à l’enfance, au même niveau que les programmes européens dédiés à la jeunesse

• favoriser par tous moyens l’apprentissage de toutes langues étarngères

Dans la deuxième voie (au plan politique) : • militer dans les partis politiques pour constituer le « noyau dur » initial, qui accepterait d’aller vers l’harmonisation sociale et économique

• préparer, avec les syndicats, associations et partis politiques, le terrain des domaines (sociaux, économiques, écologiques, financiers, fiscaux, …) où l’harmonisation aura le plus de chance d’aboutir, sur la voie d’une future fédération.

Chacun d’entre nous est capable de trouver ses affinités entre ces deux voies.  »