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Manifeste: « Unissons-nous contre l’islamophobie et les dérives sécuritaires » dont le Dr André Minetto est signataire sur Mediapart

Pour signer: manifeste.islamophobie@gmail.com

« Notre solidarité avec les victimes des attentats » de janvier 2015 à Paris « doit s’étendre à tous ceux qui sont aujourd’hui pris comme boucs émissaires », réaffirment les signataires de ce manifeste, qui condamnent « résolument toute forme de racisme, d’antisémitisme ou d’islamophobie qui chercherait à tirer prétexte des tragiques événements que nous avons vécus ».


La marche du 11 janvier 2015 a exprimé la condamnation résolue des attentats des 7, 8 et 9 janvier et la solidarité avec les victimes.

Que nous y ayons participé ou pas, nous dénonçons ceux qui tentent de dévoyer et de pervertir l’émotion légitime qui s’est manifestée ce jour-là en dressant une partie de la population contre une autre, en alimentant une islamophobie nauséabonde.

C’est donner ainsi raison, après coup, aux terroristes, dont l’intention était clairement de provoquer la rupture entre les habitants de ce pays, le rejet de l’islam dans une part importante de la population, et la peur chez les musulmans et chez les juifs.

La plupart des responsables politiques et des commentateurs ont dénoncé avec raison toute tentative d’amalgame. Certains sont pourtant tombés dans ce piège, et ont tenu des propos inadmissibles ou lourds de sous-entendus. Déjà, le nombre d’actes islamophobes (agressions physiques ou verbales de personnes, attaques contre des lieux de culte, etc.) se monte à plus de 200 durant les deux semaines qui ont suivi ces tueries, autant que durant toute l’année 2014.

Nous affirmons que notre solidarité avec les victimes des attentats sanglants doit s’étendre à tous ceux qui sont aujourd’hui pris comme boucs émissaires et qui ressentent au quotidien, notamment dans les quartiers populaires, les effets d’une haine instillée depuis de nombreuses années.

Des mesures de sécurité sont nécessaires et compréhensibles, mais nous refusons toute aggravation de la législation en contradiction avec les libertés et la dérive sécuritaire que certains voudraient faire prendre à nos institutions (illustrée en particulier par des condamnations à des peines de prison de personnes ivres ou  psychiquement déficientes, ou encore par des auditions par la police de très jeunes mineurs). Les paroles des enfants doivent être entendues et doivent faire l’objet de réponses pédagogiques dans le cadre de l’école et des autres structures éducatives. Les délits d’apologie doivent faire retour dans la loi de 1881 qui encadre la liberté d’expression et la répression de ses abus.

La laïcité, valeur fondamentale de notre République, doit cesser d’être détournée de manière suspicieuse à l’encontre des musulmans et doit retrouver sa signification fondamentale qui est, en séparant l’Etat des religions, de garantir le vivre ensemble d’individus ayant des convictions différentes et de permettre à chacun de pratiquer sa religion, de n’en pratiquer aucune ou de changer de religion, en pleine liberté.

Nous sommes plus que jamais attachés à l’article premier de la loi de 1905 : « La République assure la liberté de conscience.Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public ». Aussi nous revendiquons la liberté pour tous de pratiquer et d’exprimer sa religion au grand jour, d’être présent-es dans la société avec ses lieux de culte sans entraves ni violences, de pouvoir fréquenter les institutions publiques, à commencer par l’école, sans discrimination, d’avoir les même droits et les mêmes opportunités face au monde du travail.

Personne ne devrait craindre d’être victime de paroles ou de violences racistes, ni d’abus policiers, et personne ne devrait se voir continuellement sommé-e de se désolidariser d’actes quelconques en raison de sa religion ou de ses origines. Nous condamnons résolument toute forme de racisme, d’antisémitisme ou d’islamophobie qui chercherait à tirer prétexte des tragiques événements que nous avons vécus.

Premiers signataires

Bruno Adjignon, Jean-Joseph Alain, Françoise Alamartine, Sarah Al-Matary, Salika Amara, Marie Aoustin,

Etienne BalibarJean Baubérot, Abraham Behar, Catherine Belkhodja, Louiza Belhamici, Malika Benarab Attou, Esther Benbassa, Léla Bencharif, Mohammed Ben Yakhlef, Daniel Boitier, Alain Bondeelle, Mathieu Bouchard, Antoine Boulanger, Alima Boumediene Thiery,

Cécile Canut, Abdellatif Chaouite, Insaf Chebaane, Omar Cheriguene, Ismahane Chouder, Cyril Cognéras, Gabriel Cohn-Bendit, Sergio CoronadoThomas Coutrot, Monique Crinon,  Bernard Crozel,

Sonia Dayan-Herzbrun, Marina Da Silva, Alain Delame, Karima Delli, Christine Delphy, Bernard Derbez, Pierre DharrévilleFrançoise Diehlmann, Chantal Dhoukar, Pierre-Nadir Doumandji, Bernard Dréano, Jean-Pierre Dubois, Alice Dula, Pascal Durand,

Soraya El Kahlaoui, Didier Epsztajn,

Corinne FaugeronEric Fassin, Eric Favey, Sébastien Fontenelle, Alain Fournier,

Jérôme GleizesFrançois Gèze, Jean-Guy Greilsamer, Imène Guedda, Georges GumpelNacira Guénif-Souilamas,

Fabienne Haloui, Pierre Hassner, Alain Hayot,

Yannick Jadot, Mohamed Jaite, Philippe Jessu, Eva Joly, Benjamin Joyeux,

Amadou Ka, Pierre Khalfa, Abdessalam Kleiche,

Jean LafontStéphane Lavignotte, Henri Leclerc, Gilles Lemaire, Laurent Lévy, Isabelle LorandElise Lowy,

Noël MamèreGilles Manceron,  Sofia Manseri, Malika Mansouri, Gustave Massiah, Christian Mellon, Akli Mellouli, Madjid Messaoudène, Zakia Meziani, André Minetto, Michel Morineau, Claude Moskalenko,

Véronique Nahoum-GrappeAlexandre Piettre, Anastassia Politi,

Tahar Raaf, Tariq Ramadan, Ali Rahni, Bernard Ravenel, Joël Roman,

Nicolas Sadoul, Pierre Saly, Catherine Samary, Maximilien Sanchez, Thierry Schaffauser, Lucile Schmid, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Djamila Sonzogni, Pierre Stambul, Philippe Stanisière, Claude Szatan,

Pierre Tartakowsky, Pierre Tournemire, Anne Tristan, Michel Tubiana,

Marie-Christine Vergiat, Patrick Viveret, Georges Voix,

Richard Wagman, Sylviane de Wangen, Louis Weber,

Fatima Yaou,

Sophie Zafari, Robert Zimmerman.

Pour signer: manifeste.islamophobie@gmail.com

« L’écologie politique se bat contre tous les racismes, donc contre l’islamophobie ET contre l’antisémitisme  » texte collectif publié sur le Huffingtonpost, signé par des militant-e-s écolos et des Droits humains dont le Dr André Minetto

http://www.huffingtonpost.fr/yannick-jadot/lutte-racisme-islamophobie-antisemitisme_b_6789386.html

Premiers signataires au 2 Mars 2015  : 

3 eurodéputé-e-s, 1 député mis-e-s au début ( Karima Delli, Yannick Jadot, Eva Joly, Sergio Coronado ) et d’autres élu-e-s locaux, régionaux, départementaux …etc, ou internes nationaux, Conseiller-e-s Fédérales-Fédéraux d’EELV, comme moi, et nous sommes tous engagé-e-s pour la défense des Droits humains depuis un bon moment …

 » La France d’après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, celle des grandes manifestations citoyennes du 11 janvier, a montré un pays soudé qui refusait de voir son modèle de vivre ensemble intimidé par des menaces, des pressions et des violences terroristes. La classe politique dans sa majorité, à l’exception notable du Front National, s’est alors montrée à la hauteur de ces terribles évènements en jouant l’apaisement et en ne tombant pas dans le piège tendu par les terroristes de la division et de la surenchère sécuritaire.

Mais l’union nationale aura été de très courte durée. Après ce court sursaut républicain post traumatique, notre vivre ensemble est à nouveau aujourd’hui plus que jamais menacé par les tensions qui traversent depuis des décennies la république française et qui n’ont jamais été véritablement abordées de front par la classe politique, dont son passé colonial comme sa période de collaboration. D’un côté, en plus de l’attentat de la Porte de Vincennes, des propos et des actes antisémites qui se multiplient, de l’autre des associations qui dénombrent sur le terrain autant d’actes islamophobes dans le seul mois de janvier 2015 que durant toute l’année 2014.

Dans les écoles, les tribunaux, les médias, des individus, parfois des enfants, des mères voilées, sont montrés du doigt, jetés à la vindicte et jugés selon des procès expéditifs. Dans une récente enquête d’opinion, à l’affirmation « l’Islam représente une menace pour la République française », 56% des sondés sont « tout à fait et plutôt d’accord ». Il y a donc péril en la demeure et urgence. Trop souvent, notre laïcité et son principe d’universalité continuent d’être dévoyés pour nier l’égalité des droits que demandent les personnes issues des minorités, dont celles et ceux qui se réclament de l’Islam.

Le fait que Marine Le Pen et ses affidés du Front National, de même que la frange la plus à droite de l’UMP ne cessent aujourd’hui de se proclamer les principaux défenseurs de la laïcité en est la meilleure illustration.

Face au cancer du racisme qui gangrène notre société, il est fondamental que nous, militantes et militants écologistes, nous nous insurgions avec la même clarté et la même détermination contre toutes ses manifestations d’où qu’elles viennent, qu’elles soient islamophobes comme antisémites. La lutte contre le racisme ne se saucissonne pas et ne se clientélise pas et la liberté religieuse est une valeur fondamentale. C’est pourquoi nous avons été particulièrement choqués de la récente séquence qui a vu le parti EELV demander le retrait de sa signature de soutien à un meeting de lutte contre l’islamophobie le 6 mars prochain à Saint-Denis, au moment même où Roger Cukierman, le président du CRIF, déclarait : «toutes les violences antisémites sont commises par des jeunes musulmans» et « Marine Le Pen est irréprochable ».

Pourtant les écologistes étaient jusqu’alors fiers d’être dans un parti politique à la pointe de la lutte contre l’Islamophobie et la stigmatisation de l’ensemble des musulmans de France, parti qui a donné l’impression aujourd’hui de reculer au prétexte de la présence d’une seule organisation polémique dans une longue liste d’amiEs. Or nous considérons qu’il ne nous appartient pas d’inspecter les consciences et les intentions de chacun avant de nous engager dans un collectif, dès lors que la cause défendue est également la nôtre, car nous voulons rompre avec ce regard méprisant et colonial des uns sur les autres qui conditionne la discrimination, notamment islamophobe, et peut en inciter une infime minorité à tomber dans le radicalisme violent. Tous les ultras, qu’ils soient musulmans, juifs, chrétiens ou en l’espèce laïcs, menacent notre cohésion sociale et notre vivre-ensemble et sapent l’efficacité de la lutte contre le racisme en pratiquant le double discours et l’indignation à plusieurs vitesses.

C’est pourquoi nous, militantes et militants EELV, anti-racistes et cosmopolites, nous dénonçons tant les propos du président du CRIF et regrettons le retrait de notre signature au meeting du 6 mars contre l’islamophobie, meeting auquel nous appelons chacune et chacun à participer pour y porter nos valeurs écologistes et converger avec toutes les associations et organisations qui luttent contre toutes les formes de racisme. .  »

Premiers signataires :

Sergio Coronado, Karima Delli, Yannick Jadot, Eva Joly, Rafy Abdoul, Sylvette Amestoy, Karim Ameur, Yacine Ayari, Nadia Azoug, Michel Bock, Kader Chibane, Alain Delame, Suzanne D’Hermies, Chantal Dhoukar, Salim Didane, Edwige Dorbon, Pierre-Nadir Doumandji, Bernard Dreano, Jean -Michel Dreyer,  Véronique Dubarry, Françoise Duthu, Hicham Fassi-Fihri, Xavier Fontaine, Edouard Gaudot, Séverine Goudiguen, Gregory Guttierez, Nadia Hathroubi-Safsaf, Aicha Jabrane, Benjamin Joyeux, Nabila Keramane, Abdessalam Kleiche, Jean Laffont, Elise Lowy, François Maillard, André Minetto, Navaz Mouhamadaly, Thanh-Tin Nguyen, Roumana Nguyen, Evelyne Perrin, Jacques Picard, Tahar Raaf, Ali Rahni, Zakia Rezaiguia-Meziani, Abdelkarim Ramdane, Eros Sana, Gilles Sarfati, Djamilia Sonzogni, Philippe Stanisière, Khalid Zougagh

Manifeste signé par le Dr A. Minetto :  » Unissons-nous contre l’islamophobie et les dérives sécuritaires « 

Voici un manifeste que je viens de signer.

«  La marche du 11 janvier a exprimé la condamnation résolue des attentats des 7 et 9 janvier et la solidarité avec les victimes.

Que nous y ayons participé ou pas, nous dénonçons ceux qui tentent de dévoyer et de pervertir l’émotion légitime qui s’est manifestée ce jour-là en dressant une partie de la population contre une autre, en alimentant une islamophobie nauséabonde.
C’est donner ainsi après coup raison aux terroristes dont l’intention était clairement de provoquer la rupture entre les habitants de ce pays, le rejet de l’islam dans une part importante de la population et la peur chez les musulmans et chez les juifs.

La plupart des responsables politiques et des commentateurs ont dénoncé avec raison toute tentative d’amalgame. Certains sont pourtant tombés dans ce piège, et tenu des propos inadmissibles ou lourds de sous entendus. Déjà le nombre d’actes islamophobes (agressions physiques ou verbales de personnes, attaques contre des lieux de culte, etc.) se monte à plus de 200 durant les deux semaines qui ont suivi ces tueries, autant que durant toute l’année 2014.

Nous affirmons que notre solidarité avec les victimes des attentats sanglants doit s’étendre à tous ceux qui sont aujourd’hui pris comme boucs émissaires et qui ressentent au quotidien, notamment dans les quartiers populaires, les effets d’une haine instillée depuis de nombreuses années.
Des mesures de sécurité sont nécessaires et compréhensibles, mais nous refusons toute aggravation de la législation en contradiction avec les libertés et la dérive sécuritaire que certains voudraient faire prendre à nos institutions (illustrée en particulier par des condamnations à des peines de prison de personnes ivres ou psychiquement déficientes, ou encore par des auditions par la police de très jeunes mineurs). Les paroles des enfants doivent être entendues et faire l’objet de réponses pédagogiques dans le cadre de l’école et des autres structures éducatives. Les délits d’apologies doivent faire retour dans la loi de 1881 qui encadre la liberté d’expression et la répression de ses abus.

La laïcité, valeur fondamentale de notre République, doit cesser d’être détournée de manière suspicieuse à l’encontre des musulmans et doit retrouver sa signification fondamentale qui est, en séparant l’Etat des religions, de garantir le vivre ensemble d’individus ayant des convictions différentes et de permettre à chacun de pratiquer sa religion, de n’en pratiquer aucune ou de changer de religion, en pleine liberté.
Nous sommes plus que jamais attachés à l’article premier de la loi de 1905 : « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public ». Aussi nous revendiquons la liberté pour tous de pratiquer et d’exprimer sa religion au grand jour, d’être présent-es dans la société avec ses lieux de culte sans entraves ni violences, de pouvoir fréquenter les institutions publiques, à commencer par l’école, sans discrimination, d’avoir les même droits et les mêmes opportunités face au monde du travail.

Personne ne devrait craindre d’être victime de paroles ou de violences racistes, ni d’abus policiers, et personne ne devrait se voir continuellement sommé-e de se désolidariser d’actes quelconques en raison de sa religion ou de ses origines. Nous condamnons
résolument toute forme de racisme, d’antisémitisme ou d’islamophobie qui chercherait à tirer prétexte des tragiques événements que nous avons vécus.   »

Premiers signataires :

Sarah Al-Matary, Salika Amara, Etienne Balibar, Jean Baubérot, Abraham Behar, Louiza Belhamici, Mohammed Ben Yakhlef, Daniel Boitier, Alain Bondeelle, Antoine Boulanger, Alima Boumediene Thiery, Abdellatif Chaouite, Insaf Chebaane, Omar Cheriguene, Ismahane Chouder, Gabriel Cohn-Bendit, Monique Crinon, Sonia Dayan- Herzbrun, Marina Da Silva, Christine Delphy, Bernard Dréano, Jean-Pierre Dubois, Alice Dula, Soraya El Kahlaoui, Didier Epsztajn, Eric Fassin, Eric Favey, Sébastien Fontenelle, François Gèze, Imène Guedda, Nacira Guénif-Souilamas, Pierre Hassner, Mohamed Jaite, Philippe Jessu, Benjamin Joyeux, Amadou Ka, Pierre Khalfa, Henri Leclerc, Laurent Lévy, Gilles Manceron, Sofia Manseri, Gustave Massiah, Christian Mellon, Akli Mellouli, Madjid Messaoudène, Zakia Meziani, Michel Morineau, Véronique Nahoum-Grappe, Alexandre Piettre, Anastassia Politi, Tariq Ramadan, Joël Roman, Pierre Saly, Catherine Samary, Maximilien Sanchez, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Claude Szatan, Pierre Tartakowsky, Pierre Tournemire, Anne Tristan, Michel Tubiana, Marie-Chrstine Vergiat, Patrick Viveret, Georges Voix, Louis Weber, Sophie Zafari, Robert Zimmerman.

Le Dr André MINETTO, Président de CIVILIZATION INTERNATIONAL : » Bonne fête de l’Aïd el-Fitr 2014/1435 … 5774 ! Bonne fête de l’espoir ! «

ESPOIR DONT NOUS AVONS TANT BESOIN EN CETTE PERIODE DE BOMBARDEMENTS ET D’ATTAQUES MASSIVES CONTRE LA POPULATION DE GAZA !

LE PREMIER JOUR DU MOIS DE CHAWAL

La sortie du mois de jeune se fait dans l’unité ce lundi pour les musulmans de France. «Conformément aux données que les pays musulmans nous ont transmises aujourd’hui, nous avons décidé unanimement que le jour de l’Aïd el-Fitr serait demain lundi», a annoncé la veille le président du CFCM, Dalil Boubakeur, lors d’un point de presse à la Grande mosquée de Paris, dont il est le recteur.

Après recueil des informations provenant de pays musulmans proches de la France constatant que la naissance du nouveau croissant de lune confirment les données astronomiques, après concertation, les membres ont décidé que :

« Nous implorons Allah Tout Puissant d’accepter notre jeûne et de nous combler de Sa Clémence et de Sa Miséricorde.  »

AID MOUBARAK A TOUS LES MUSULMANS !  »

La fin du mois sacré du jeûne est traditionnellement déterminée par l’observation – à l’œil nu ou au télescope – de la nouvelle lune du mois de Chawwal.

Rappel de la devise de CIVILIZATION INTERNATIONAL

« Unir nos espérances et respecter nos différences pour servir un idéal commun de paix et de respect mutuel »

association de géostratégie solidaire et de dialogue inter-culturel

Préambule

Le monde Euro-Méditerranéen est un creuset qui peut donner le meilleur ou le pire. Son histoire est marquée par ces deux extrêmes de façon indélébile mais en tendant vers l’infini des deux côtés ( avec la Shoah notamment vers l’infini néant ). Et selon l’utilisation que nous ferons de ce formidable potentiel et les décisions que nous prendrons ( ou ne prendrons pas ! ) notre avenir, proche et plus lointain, sera très différent. Le judaïsme, l’Islam, mais aussi le christianisme y ont joué, et joue encore un rôle majeur, mais ils sont trop souvent souvent détournés de leur éthique originelle et utilisés à des fins bassment matérielles d’instrument décisifs de pouvoir, de domination et d’écrasement. L’inquisition espagnole, quintescence du crime contre l’humanité poussé au délire, en est une abominable illustration dur de très longs siècles. La demande de béatification de celle qui l’a instauré et imposé démontre que le mensonge, l’indifférence et la persuasion qui il avait AUSSI de très bonnes choses qui en sont sorties, sont de redoutables alliés de ces abominations qui n’osent pas s’assumer comme telles.

Et là, les politiques en auront la plus grande responsabilité. Car ni la démagogie, ni la fuite en avant, ou en arrière, avec l’ultra-nationalisme archaïque qui renaît et se banalise de plus en plus chez les peuples européens (au sens large, incluant russes, états-uniens …etc ) ou l’intégrisme sectaire qui se diffuse lentement et sûrement en miroir dans les sphères encore fortes et victimes des premiers, ne créeront les conditions d’une vie future harmonieuse. Car les deux sont mortifères pour nos sociétés et nos citoyens de ces deux sphères qui se regardent de travers avant le fantasme de l’attaque finale portée par une infime minorité de chaque côté. Mais minorités très agressives, parfois meurtrières et toujours très activistes en paroles ou en actes, malheureusement.
Alors que cette vie matérielle doit être bâtie dans le respect mutuel et la coopération sans arrière pensées. Le triste blocage ( prévisible ) de l’UPM ( Union Pour la Méditerranée ) doit nous pousser à rebondir et à agir très vite. Le Printemps arabe doit être aidé. Mais il doit l’être sans AUCUNE arrière pensée mercantile ou géostratégique de bas étage et court thermiste ! Aucune nouvelle manoeuvre politicienne venant de pays d’Europe ( ou d’ailleurs ) n’est tolérable, car l’issue dans les trois pays où les dictateurs ont été chassés est très incertaine ( Tunsie, Egypte, Libye ).

La courageuse et laborieuse volonté de Barack Hussen Obama, pour le Moyen Orient notamment, au début de son premier mandat ( difficilement concrétisée hélas ) était un des éléments fondateur de ce processus ( et qui prenait la suite du travail accompli par Bill Clinton ). Ce processus pouvait aboutir à une zone stable, prospère économiquement et pionnière dans les énergies renouvelables et novatrice dans l’utilisation soutenable des ressources : eau, pêche, agriculture raisonnable, extraction des matières énergétiques dans le respect des populations locales et de l’environnement ( Niger, Mali par exemple ), et plus active dans la protection de la nature. Les forces économiques locales disponibles peuvent aussi encore se rejoindre ( Pays arabes, du Golfe notamment, Turquie, Israël, Sud de l’Europe, U.E. ). C’est à des années lumières des terribles désastres créés par la politique de G. W. Bush et de Poutine notamment, et dont les séquelles actuelles qui n’en finissent pas d’endeuiller familles, communautés et pays, vont durer de trop nombreuses décennies dans le Sud Ouest de l’Asie, mais aussi dans le monde entier.

Mais cette affirmation d’une suprématie états-unienne irréaliste, cette volonté de croisade et de dressage des peuples qui ne l’acceptent pas ( ou plus ) et la suite de l’action mondiale du rouleau compresseur des complexes industriels, ou issu de certaines multinationales hors industries, allié au complexe militaire ( et du poids de services comme la CIA par exemple ) ont fini par retrécir et de rendre infime l’action de Barack Hussein Obama. Et de faire le deuil de l’espoir qu’il avait fait naître. Malgré un énieme reprise de « discussions » après 4 ans de vide et de malheurs, notamment pour la population de la Palestine.
On a hélas à faire face à l’alliance, devant des intérêts communs à court terme, de ces complexes et d’extrémistes en tout genre.

Ce qui se passe actuellement à Gaza, et de façon plus large en Palestine et en Israël mais aussi au Moyen Orient avec les suites sans fin de l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak par Busch, le soutien de Poutine à la terrible dictature syrienne notamment qui va faire imploser la Syrie demain, comme l’Irak aujourd’hui, l’évolution politique au Liban, l’installation d’un « émirat » du Moyen Orient, la persécution des Chrétiens d’Orient, … etc, est redoutable pour l’avenir de la région mais aura de plus en plus de répercutions dans le monde entier en commençant par notre grande région Euro-Méditerranée.

Nous devons nous réveiller bien vite et travailler TOUS ENSEMBLES, avant qu’il ne soit trop tard, car les défis sont énormes et toutes les bonnes volontés de quelque origine qu’elles soient sont les bienvenues.

Bonne fête de l’Aïd el-Fitr !

Dr André MINETTO
Président de CIVILIZATION INTERNATIONAL
Vice Président PACA de la Fédération MOSAÏC, Pôle Civilisation – Dialogue interculturel
Créateur et animateur pendant 18 ans du « Magazine d’information Géostratégique » sur RADIO CHALOM NITSAN

Contact : civilisation@federationmosaic.com

L’Aid Al Fitr

C’est le jour qui suit l’ultime jour du mois sacré du Ramadan et du Jeûne.
La coutume de l’Aid Al Fitr, veut que les croyants musulmans, qui ont fait le jeûne du Ramadan, visitent leurs proches et leurs amis, pour présenter leurs vœux de l’Aïd, les fidèles doivent aussi apporter leur aumône pour la rupture du jeûne, (Zakat el-Fitr). Le jour de l’Aid Al Fitr, le croyant musulman, doit aussi se rendre à la Mosquée, afin de prier, la prière s’appelle salatou el aïd.

 » Le jeûne est terminé, l’heure est à la fête. L’Aïd el-Fitr, qui marque le début du mois de Chawwal, est donc fixé cette année en France au mardi 30 août, date à laquelle les musulmans, qui ont pratiqué le quatrième pilier de l’islam, pourront célébrer la fin du mois de Ramadan.
Nous voilà à la veille de la nuit de Destin, Laylat al-Qadr, où les mosquées se remplissent et les dévotions se multiplient.
Cette nuit qui annonce la fin du Ramadan, ce mois qui chamboule notre quotidien : les heures de repas changent, le rythme des journées ralentit et celui des nuits s’accélère entre jeûne, prières, récitations du Coran… et les mauvaises habitudes sont momentanément abandonnées, les familles s’invitent plus que d’habitude…

Il y a comme une magie de Ramadan, qui touche tout un chacun, même ceux qui ne pratiquent pas le jeûne.
Cette magie s’intensifie la nuit du Destin, même ceux qui ne prient pas d’habitude lèvent leurs mains vers Dieu cette nuit-là, car c’est la nuit de l’espoir, l’espoir de voir sa vie changer pour le meilleur.  »

Tout comprendre sur le Ramadan, mois de fête, de jeûne et de recueillement … et fête de l’Espoir qui débute aujourd’hui pour 6 millions de musulmans en France

A lire en enr-tier dans 20 minutes.fr

http://www.20minutes.fr/societe/1412119-tout-connaitre-du-ramadan

Environ 6 millions de musulmans en France dont 10 % d’origine française ( convertis … ) et une grande majorité de Français et environ 80% qui pratiquent ce mois de jeune de recueillement

« RELIGION – Ce week-end va commencer le ramadan, qui marque le début d’un mois de jeûne pour les musulmans…

Les musulmans de France seront plusieurs millions à pratiquer le jeûne au cours des trente prochains jours. 20 Minutes vous dit tout de ce qu’il faut savoir sur le ramadan.

Qu’est-ce que le ramadan?

C’est l’un des cinq piliers de l’Islam. Il s’agit d’une période de recueillement au cours de laquelle les musulmans n’ont pas le droit de manger, de boire, de fumer, ou encore d’avoir des relations sexuelles, et ce, de l’aube au coucher du soleil.

C’est aussi une période très spirituelle. Les musulmans doivent prier, réfléchir à leur foi et travailler à être une meilleure personne. Ils doivent aussi pratiquer l’aumône, en versant une taxe à la mosquée où à un quelqu’un dans le besoin, juste avant la fin du Ramadan.

La nuit tombée, c’est le grand rassemblement en famille et entre amis pour partager un repas de fête. A la fin du ramadan, on célèbre l’Aïd al-Fitr, la fête de la rupture du jeûne.

Quelle est l’origine du ramadan?

Il marque le début de la révélation du Coran au prophète Mahomet, et se pratique durant le neuvième mois du calendrier musulman. En arabe, le mot ramadan signifie chaleur intense, parce qu’il est considéré comme une bonne action brûlant les péchés. Il permet aux musulmans d’être plus proche d’Allah, mais aussi des plus pauvres, en ressentant les sensations de faim et de soif.

Ça commence quand?

Le calendrier musulman est un calendrier lunaire, et compte à peu près 354 jours. Ce qui explique que la date de début du ramadan recule chaque année d’une dizaine de jours. Chaque mois est déterminé par l’apparition d’une nouvelle lune. A la fin du mois précédant le ramadan a lieu la nuit du doute: si le croissant de lune est visible, le jeûne commencera au matin. Le cas échéant, le ramadan ne débutera que le lendemain.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a fixé vendredi le début du ramadan à dimanche, après observation du ciel et de la lune. Une méthode qui n’est pas du goût de l’Union des organisations islamiques de France, qui préfère calculer les dates à l’avance. Ainsi, pour un millier de mosquées françaises, le ramadan commencera ce samedi.

Qui est dispensé de jeûne?

Dès la puberté, tous les musulmans doivent (en théorie) observer le jeûne. Mais les personnes fragiles, âgées ou atteintes d’une pathologie cardiaque, d’hypertension ou encore d’asthme en sont dispensées. En contrepartie, elles doivent nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné (ce coût est de l’ordre de 5 euros par jour).

Les femmes enceintes ou qui allaitent sont également dispensées de jeûne. Mais elles devront récupérer tous les jours non jeûnés avant le prochain ramadan. Cette dispense s’applique dans les mêmes conditions à ceux qui doivent voyager ou qui sont temporairement malades.

La question se pose également pour les footballeurs, alors que les Bleus et l’équipe d’Algérie sont qualifiés pour les huitièmes de finale du Mondial.

…. »

 Anissa Boumediene

« Vu du Sénat #46: Quand les « Arabes » prennent le pouvoir par la plume: ces rapports qui font trembler le gouvernement » par Esther Benbassa, Sénatrice ( EELV )

A lire en entier dans le Huffingtonpost

http://www.huffingtonpost.fr/esther-benbassa/quand-les-arabes-prennent_b_4451281.html?utm_hp_ref=france

« Cinq rapports, des centaines de pages, qui dormaient sur le site du Premier Ministre depuis un mois. L’un des auteurs de ces textes, avec qui je travaille depuis des années, m’a confirmé au téléphone qu’il pensait depuis longtemps déjà qu’ils étaient enterrés. Mais, contexte préélectoral oblige, la droite s’en est emparée ce vendredi pour mettre le feu et tenter de déstabiliser l’exécutif et de se gagner quelques voix à sa propre (extrême) droite. Et elle a concentré toutes ses attaques, comme elle en a l’habitude depuis des lustres, sur un tout petit passage relatif à la suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires, concernant, notamment, le « voile ». Tout juste neuf lignes. Rien de plus. Mais c’était déjà trop ! En tout cas suffisant…

La France a mal à son islam

Ce qui fait mal à la France, c’est son islam. Et la bronca des derniers jours nous le rappelle. Le voile, toujours le voile, agité comme un épouvantail, brandi à nouveau à chaque échéance électorale pour pallier l’absence de contenu des programmes politiques ! L’excitation est générale, touchant aussi bien les copéistes que les marinistes (ou néo-lepénistes) en perpétuelle concurrence.

La laïcité, « valeur suprême » de la République, est sollicitée inlassablement par les uns comme par les autres. Une laïcité qui, on l’oublie, émerge finalement assez tard dans l’histoire de cette République, et qui relève plus d’un contrat que d’une valeur. Mais quand on est bien à court d’arguments et de projets, voilà qu’elle sert d’armure pour cacher – ou pour se cacher – son islamophobie.

Je dirai en un mot qu’il y a une laïcité éthique, qui est le ciment de notre vivre-ensemble, et une autre, qui divise, synonyme, dans le meilleur des cas, d’une crispation, guère nouvelle, à l’endroit de l’islam en France, et dans le pire des cas, d’un rejet profond, voire d’une haine, des musulmans.

Cette instrumentalisation de la laïcité par nos responsables politiques de droite et d’extrême droite à des fins purement électoralistes n’illustre rien d’autre que leur impuissance, leur manque d’imagination, leur incapacité à produire un discours crédible. Ce qui donne une justification de plus au désamour des Français à l’égard de tous leurs élus.

A gauche, l’invocation de la laïcité ne sert ordinairement pas les mêmes objectifs, le rejet de l’islam ne lui est pas aussi consubstantiel. Mais ne nous cachons pas la face : les motifs d’inquiétude sont réels là aussi, lorsque la laïcité est mise en avant comme valeur « non négociable ». Non négociable en quoi ? Pourquoi ? La laïcité n’est-elle pas aussi ce qui doit permettre la libre expression des religions, tant quelle ne menace pas la neutralité de l’Etat ?
En quoi, par exemple, une mère de famille musulmane à la tête couverte d’une écharpe menace-t-elle cette neutralité lorsqu’elle demande à accompagner des élèves dans une sortie scolaire? La question du port du voile à l’école justifiait-elle une loi, et une interdiction sans recours, alors que ce dont nous avons besoin, pour faire société, est d’abord d’espaces de dialogue et de négociation ? Ne pouvait-on convaincre les élèves par des arguments plutôt que d’interdire et de sanctionner sans explication?

J’abandonne cet épineux sujet à la réflexion de M. Peillon, patron de l’éducation. Mais cela ne m’empêche pas de me demander quels sont les moyens à mettre en œuvre pour que l’islam sorte du registre de la polémique et de la stigmatisation, qui mène directement au repli.

Courage, fuyons !

Bien sûr, le Président de la République a pris la parole de Guyane où, par malchance, il se trouvait quand Paris était en ébullition, pour assurer à ses détracteurs que la question du voile avait été définitivement « tranchée par le législateur » et qu’on n’avait pas à y revenir. Le Premier Ministre, très mal à l’aise, a fait ce qu’il a pu, lui aussi, pour calmer le jeu. Et voilà. Et voilà comment cinq rapports ont été sacrifiés sur l’autel de l’islamophobie des uns et de la frilosité des autres.
Puisque chaque fois qu’on propose une idée intéressante ou novatrice, notre exécutif, les yeux fixés sur la droite et l’extrême droite, se montrant vite effarouché, fait marche arrière sans hésiter, histoire de ne pas risquer de perdre trop de voix au centre, et même à gauche, bien sûr, une gauche pas toujours moins conservatrice que la droite.

Et tout cela, cette fois-ci, quand on annonce, pour les municipales, des triangulaires avec le FN qui sauveront (peut-être) le PS. In fine, une crainte alibi justifiant de ne pas prendre trop de « risques ». Le résultat ? L’impopularité qui touche de plein fouet le cœur même de la gauche. On pourrait parler là du serpent qui se mord la queue… A force, ça devrait lui faire mal.

La vérité qui blesse

Mais revenons aux rapports, que peu de ceux qui s’en offusquent ont lus, probablement. Alors, ces rapports, ils disent quoi, ils proposent quoi ? Rien de plus et rien d’autre que ce qui se dit et que ce qu’on propose, depuis des années, dans les milieux universitaires. Rien de bien révolutionnaire.

Utiliser le mot « intégration » à propos de personnes issues de l’immigration mais nées en France est évidemment un non-sens. Thierry Tuot, conseiller d’Etat, le disait avec éloquence dans un autre rapport, présenté au Premier Ministre en février 2013… et lui aussi aussitôt enterré (il y a beaucoup de places au cimetière des rapports) ! Sa liberté de parole lui a coûté son poste. Ne savait-il donc pas qu’on préfère la langue de bois ? Titre de son œuvre ? La Grande Nation. Pour une société inclusive.

Ca s’annonçait mal, c’est sûr. M. Tuot, qui avait dirigé le Fasild et qui, à ce titre, connaissait bien le sujet, appelait déjà à une refonte de la politique d’intégration, il utilisait déjà le mot « inclusion ». Or les rapports qui font jaser aujourd’hui abordent de la même manière certaines des questions soulevées par M. Tuot. Les auteurs de Vers une politique française de l’égalité demandent ainsi qu’on travaille le sentiment d’appartenance, plaident pour un « Nous inclusif et solidaire », et pour cela préconisent de reformuler la question nationale. Ils ajoutent, avec raison, que l’altérisation des populations perçues comme « étrangères » a pour conséquence immédiate et nocive de restreindre la définition du « Nous ». La stigmatisation de l’immigration, de l’islam ou des populations dites Roms renforce et relégitime le « Nous » nationaliste qui périphérise d’emblée des groupes entiers tenus pour des « outsiders ».

« La récurrente instrumentalisation politique de quelques populations construites en ‘bouc émissaire’, insistent les auteurs du même rapport, se retrouve à peu de choses près dans les discours de tout l’échiquier politique ». Qui pourrait dire le contraire ? Mais cela ne plaît évidemment pas à ceux qui se croyaient vertueux en la matière et découvrent qu’ils ne le sont guère… Allons, encore une belle phrase qui froissera les mêmes, je suppose : « le grand retour du thème de la laïcité est moins lié à un enjeu de religion (et de rapport de l’Etat avec les religions, problème qui est globalement réglé) qu’avec un enjeu idéologique pour le nationalisme: utiliser la question de la religion pour maintenir à distance la reconnaissance des populations vues comme ‘musulmanes’. » Cela me semble assez clair.

La grande peur des élites

Ce diagnostic est posé par les concernés eux-mêmes. Pas par des technocrates à la langue de bois. Pas par des chercheurs théorisant dans leur cabinet sans avoir à salir leurs mocassins dans les quartiers. Cette parole-là, les politiques ont du mal à l’entendre. Ils préfèreront toujours, sur ces sujets, un autisme protecteur à la prise de conscience, qui oblige à faire retour sur ses préjugés et qui dérange. Ceux qui parlent là savent de quoi ils parlent, ils l’approchent avec les outils de la critique, mais ils l’ont aussi vécu dans leur chair. Insupportable prise de parole qui est une prise de pouvoir.

C’est sans doute ce qui fait dire au chercheur Hervé Le Bras, de son bureau du 6e arrondissement de Paris, dans le JDD du 15 février : « aucun des chercheurs qui font autorité sur ces questions à droite comme à gauche, n’y a participé ». C’est sûr : ces chercheurs aux noms à consonance arabe (à côté, tout de même, de quelques autres aux noms « bien français »), ces associatifs qui sont sur le terrain, tous ces auditionnés venus d' »en bas » ne sont de toute évidence pas les mieux placés pour parler de ce dont ils parlent… On le sait depuis longtemps, et on n’est pas étonné : les élites sont un vrai frein pour l' »inclusion », le grand « Nous » préconisé par les rapporteurs leur fait peur. Et si ces gens-là, si mal-nommés, venaient un jour leur prendre leurs places ?

Décolonisons l’action politique

Ils dénoncent pourtant avec raison la discrimination et l’ethnicisation à l’école et dans l’orientation scolaire, dans la formation professionnelle et universitaire et dans l’accès à l’emploi, l’inégalité dans l’accès aux mesures d’aide à l’emploi, la discrimination et la racialisation dans le travail, l’effet négatif des étiquettes, le rapport négatif des populations minorisées à la société française. « C’est l’expérience de la discrimination et de la racialisation qui fabrique de la désidentification, précisément car celle-ci fonctionne comme un refus de reconnaissance de la ‘normalité’ ici et maintenant. Le vécu quotidien d’un renvoi à une altérité contribue au sentiment d’être perçu comme un étranger, et finalement de se sentir étranger ».

Voilà qui permettrait à certains de comprendre qu’il arrive qu’on siffle la Marseillaise ou qu’on parade, dans les matchs France-Algérie, avec des drapeaux algériens. Pour faire une société commune, pour éteindre ces accès de fièvre « antifrançaise », ne faut-il pas descendre à la racine du mal et le guérir vraiment ? Il est temps d’y voir clair, et de s’atteler à une approche politique de la question, au lieu de jouer les vierges effarouchées. Les problèmes existent et les auteurs ne les cachent pas. Leur diagnostic n’a rien d’exceptionnel. Ce qui serait exceptionnel, ce serait de se donner les moyens de faire la politique autrement et d’agir aussi bien au niveau de l’Etat qu’à la base. « Une politique qui vise à changer les ‘règles du jeu' », qui « dédramatise l’altérité et décrispe le rapport à l’immigration ».

Les préconisations formulées ne sont pas moins intéressantes que le diagnostic posé : enseigner une histoire plurielle, mettre l’accent sur l’enseignement de l’arabe et d’une langue africaine, créer une « cour des comptes de l’égalité » (mais là c’est peut-être trop : donner le nom de cette honorable institution à un organisme s’occupant de l’égalité des filles et fils d’étrangers avec les Français « de souche » !), formation des enseignants, accès facilité à l’enseignement supérieur (là où se forment les élites!), etc. La liste est longue et riche.

N’enterrons pas ces rapports ! Enrichissons-nous de leur contenu ! N’ayons pas peur ! C’est un devoir de la gauche que de décrisper la société et d’œuvrer à la construction de ce grand « Nous ». Entendre ces voix reviendrait à entamer la décolonisation de l’action politique. Avant d’engager les réformes demandées pour qu’une autre France soit possible demain. Les socialistes manqueront-ils par pur calcul politique ce rendez-vous si attendu ? Vont-ils encore, par faiblesse, nourrir un peu plus les rangs du désormais premier parti de France, celui des déçus et des abstentionnistes ? On peut le craindre. Mais pas s’y résoudre.  »

Visite du centre et présentation du projet de Centre socioculturel et cultuel de Nice – La Plaine « EN-NOUR » dimanche 6 octobre à 15h à Nice

« Le Centre socioculturel et cultuel de Nice La Plaine « EN-NOUR »
Et son comité de soutien
Ont le plaisir de vous inviter à une visite du centre et à la présentation du projet qui se composera de :
Une grande salle de prières, une bibliothèque, des salles de cours (soutien scolaire et langue arabe), de conférence, une cafétéria…
Le dimanche 6 octobre 2013
A 15heures
Venez nombreux avec vos familles
1, Avenue Emmanuel Pontremoli, 06200 Nice
(Prolongement du Bd Paul Montel, en face du concessionnaire automobile Ford)
Pour tout contact : B. Mahmoud : 06 51 80 08 26 »