Géorgie – Russie: après les Chinois, les Russes ont compris que l’U.E. est tout juste un chaton de papier ! Et ils en profitent. Revue de presse européenne

((/images/georgie-grande.jpg))%%% %%% Localisation de l’Ossétie du Sud, de l’Abkhazie et de la Géorgie. Gabriel Jorby © Lepoint.fr %%% %%% ((/images/civils_gori3.jpg))%%% %%% Photos: des civils à Gori victimes de bombardements de la part de l’armée russe.%%% Un conflit grave est à nouveau en train de naître en Europe.%%% Les gesticulations et agressions militaires de Moscou provoquent les vives critiques étatsuniennes. Mais cela s’arrête à des critiques. C’est pour éviter cette guerre que l’intégration très rapide dans l’OTAN, que j’abordais dans mon article du 2 avril 2008, me semblait indispensable:  » OTAN: 3 occasions ratées par la France pour le sommet de Bucarest du 2 au 4 avril 2008 ? « %%% Et j’ajoutais:  » Un dialogue est indispensable avec la Russie; mais l’Union Européenne doit affirmer aux dirigeants actuels qui s’éloignent de la démocratie que les pays d’Europe qui avancent eux rapidement vers cette démocratie ont le soutien de l’U.E.. __Ces pays, comme la Géorgie et l’Ukraine, sont gênés politiquement et même militairement par ces dirigeants russes dans leur démarche démocratique__. S’opposer à une entrée dans l’OTAN serait un mauvais signal adressé à ses peuples européens qui ont consenti à d’énormes sacrifices depuis des décennies pour enfin obtenir leur indépendance de la Russie. » __ Ce serait un message ambigu à ceux qui veulent tuer ces très jeunes démocraties de l’intérieur ou de l’extérieur.__ Maintenant que nous sommes au pied du mur, allons-nous encore faire l’autruche et laisser massacrer des dizaines ou des centaines de milliers de civils ? __Rappel des dernières guerres européennes__%%% %%% Ce début de guerre commence près de dix-huit ans après celle des Balkans et surtout de Bosnie Herzégovine. Cette précédente guerre européenne, qui a été terriblement sanglante et atroce pour les civils. %%% La barbarie et le déni de justice étaient omniprésents contre les populations musulmanes: près de 200 000 morts dans des conditions abominables, plus les viols et les pires tortures qui étaient systématiques. Actuellement la situation est figée: le massacre a été arrété, mais rien n’a été résolu treize ans après, ni sur le plan humain, ni sur les plans économique ou politique.%%% Il n’y a ni la satisfaction d’un juste désir de justice envers les bourreaux et pour la mémoire des innocentes victimes, ni le logique retour des survivants dans leur région, leur communes et leurs maisons, ni la reconstruction d’une économie viable. %%% Puis le même scénario a été imaginé à nouveau par les extrémistes serbes puisqu’il avait trop bien fonctionné précédemment. Pétris de racisme anti-slaves musulmans, leur plan a failli réussir à nouveau contre les albanophones cette fois, mais toujours musulmans, et qui étaient par contre très majoritaires dans leur Kossovo: 95 % environ contre 45 % dans le premier cas.%%% En 1995, une autre guerre a débuté en Tchétchénie, dans la quasi indifférence des dirigeants de l’Union Européenne, là encore, une fois de plus, une fois de trop ?.%%%

Cette non assistance à peuple en danger devient un habitude pour l’Europe après les précédents Arméniens au tout début du XXème siècle, puis la Shoah contre les populations juives de l’Europe hitlérienne, mais aussi avec des noms de codes contre d’autres populations martyres, Tziganes, homosexuelles, notamment. %%%%%% Puis protégé par le rideau de fer, les bourreaux soviéto-communistes ont agi avec la même barbarie et la même imbécilité contre divers peuples non russes, souvent musulmans, turcophones ou iranophones. Ou contre des populations variées, d’Europe centrale ou orientale, ukrainiennes, juives, chrétiennes ou athées … ou russes sans distinction. %%% Voici un bien triste tableau, pour ne citer que les conflits les plus terribles. %%% Dans le Caucase où les Tchétchènes attendent toujours notre aide ( ou n’attendent plus rien de nous, car il est presque top tard ! ) pour les sauver de la barbarie et du génocide, allons-nous aussi abandonner les Géorgiens devant les chars russes, les bombardements et l’invasion. Va-t-on mettre, ici encore, dos à dos victimes et bourreaux ?%%% __En Ossétie du Sud__%%%%%% Le conflit avec Abkhazie a débuté le 14 août 1992.%%% Comme l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud a unilatéralement proclamé son indépendance de la Géorgie au lendemain de la chute de l’URSS, au début des années 1990.%%% En Ossétie du Sud, plus de 2000 personnes sont mortes depuis le début de cette guerre. La situation est assez claire, même s’il y a eu aussi, malheureusement, cette intervention décidée par le Président Saakachvili contre Tskhinvali, capitale de la province rebelle géorgienne d’Ossétie du Sud. %%%%%% D’autre part, comment les forces russes, juges et parties peuvent-elles constituer des forces de « maintien de la paix » ! Ce conflit interne entre le pouvoir géorgien pro-occidental et les populations Abkhases où d’Ossétie du sud attisé par Moscou traîne depuis trop d’années. C’était préventivement ou au pire dès le début que l’U.E. aurait dû intervenir.%%% Encore eût-il fallut qu’une Union Européenne forte et unie ait existé ! Les dirigeants Chinois triomphants dans leur J.O. et leur dictature en savent quelque chose; et les dirigeants Russes ont bien compris ce qui vient de se passer avec Pékin. %%% __L’U.E., si forte économiquement, si prompte à donner des leçons, surtout dans sa région française, est tout juste un chaton de papier__ ! Voici pour éclairer un peu une approche du conflit vu par des médias Slovènes, Britanniques, Polonais, Hongrois et Français.%%% ((/images/Unknown.gif))%%% Le conflit qui couve entre la Russie et la Géorgie s’envenime: vendredi, les troupes géorgiennes ont envahi la province séparatiste d’Ossétie du Sud, la Russie a répondu ce week-end par une riposte d’ampleur. La presse européenne analyse cette crise qui se déroule aux portes de l’UE. %%% __Dnevnik – Slovénie__%%% __Krvavi poker na Kavkazu__%%% [http://www.dnevnik.si/debate/komentarji/339918|http://www.dnevnik.si/debate/komentarji/339918|fr] %%% Le quotidien Dnevnik dresse un sombre tableau des suites que pourraient prendre le conflit en Ossétie du Sud : « En s’étendant rapidement, la guerre du Caucase pourrait, ces prochains jours, déborder des frontières de la Géorgie et l’Europe se verrait alors confrontée à la plus grave crise se déroulant à ses portes depuis la Seconde Guerre mondiale. La guerre de Yougoslavie pourrait disparaître dans les dernières pages des livres d’histoire comparée à l’ébullition caucasienne. Depuis l’implosion de l’Union soviétique, jamais le monde n’avait été aussi prêt d’une nouvelle guerre froide. … Les doutes concernant le retour de la Russie parmi les puissances mondiales se sont désormais définitivement envolés. Les relations entre Moscou et l’Occident sont redéfinies. Ces événements ont relancé la peur ancestrale de l’ours russe. » (11.08.2008) %%% __The Times – Royaume-Uni__%%% __Russia’s Self-Aggrandisement__%%% __Georgia is no model democracy, but its treament is unconscionable__%%% [http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/leading_article/article4499483.ece|http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/leading_article/article4499483.ece|fr] %%% Le quotidien The Times met en garde la Russie contre les conséquences de l’intervention brutale à l’encontre de la Géorgie : « La Géorgie cherche raisonnablement à établir des relations étroites avec l’Occident. Elle voit également les Etats baltes comme un précédent pour les anciennes républiques soviétiques cherchant à adhérer à l’OTAN. Le néo-impérialisme pratiqué par Moscou est une motivation évidente pour la Géorgie de maintenir cette stratégie. La Russie ne peut pas être considérée comme un arbitre plausible dans les conflits qui agitent cette région si elle ne reconnaît pas les objectifs légitimes des autres Etats. Les gouvernements occidentaux, comme tous les autres, ne veulent pas de conflit dans cette région. Mais cela a un prix d’envoyer des messages muets ou à double tranchant. L’attitude la Russie est inadmissible. Elle devrait être mise en garde contre le risque d’être frappée d’ostracisme sur le plan international si elle ne se retire pas. » (11.08.2008) %%% __Gazeta Wyborcza – Pologne__%%% __Prezydenci Polski, Litwy, Łotwy i Estonii o sytuacji w Gruzji__ %%% [http://wyborcza.pl/1,76842,5573294,Prezydenci_Polski__Litwy__Lotwy_i_Estonii_o_sytuacji.html|http://wyborcza.pl/1,76842,5573294,Prezydenci_Polski__Litwy__Lotwy_i_Estonii_o_sytuacji.html|fr] %%% Le quotidien Gazeta Wyborcza publie une déclaration commune des présidents de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne dans laquelle ces hommes politiques protestent sévèrement contre l’intervention de la Russie dans le Caucase. « Nous, dirigeants de nations d’Europe de l’Est autrefois réduites à l’esclavage, aujourd’hui membres de l’Union européenne et de l’OTAN – Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne, exprimons notre grande inquiétude quant à l’intervention de la Fédération de Russie vis-à-vis de la Géorgie. … En réponse aux activités militaires unilatérales des forces armées russes, nous mettrons en œuvre tous les moyens dont nous disposons en tant que présidents pour s’assurer que l’agression de ce petit Etat d’Europe ne soit pas tue ou diminuée par des déclarations insignifiantes qui mettent les victimes et les agresseurs au même rang … Il faut que l’UE et l’OTAN prennent l’initiative et s’opposent à l’extension de la politique impérialiste et révisionniste en Europe de l’Est. » (11.08.2008) __Magyar Nemzet – Hongrie__%%% __Szaakasvili háborúja__%%% [http://www.mno.hu/portal/578196|http://www.mno.hu/portal/578196|fr] %%% Le journal conservateur Magyar Nemzet tient le président géorgien Mikheïl Saakachvili comme principal responsable de l’escalade du conflit en Ossétie du Sud : « Mikheïl Saakachvili se trouve dans une situation difficile. … Même s’il domine la presse mondiale avec sa rhétorique, en pérorant un jour sur une nette victoire, un autre sur un retrait des troupes, une agression de la Russie ou sur la démocratie et les valeurs occidentales (après avoir brisé des manifestations, truqué des élections et réduit en cendres la capitale d’Ossétie du Sud, Tskhinvali), une chose est claire malgré le vent de l’Occident qui lui est favorable : le président géorgien a commis une erreur de calcul considérable. … Saakachvili et la Géorgie ont probablement provoqué le plus grand conflit international depuis des années. … Le président géorgien a mêlé ses souhaits à la réalité et s’est visiblement trompé dans ses estimations. … Il n’avait pas envisagé sérieusement des répliques de Moscou. Ou bien son calcul se limitait-il à mettre l’agression sur le dos de la Russie. … Dans tous les cas, Saakachvili a marqué un but puissant mais contre son propre camp. » (11.08.2008)%%% __Le Figaro – France__%%% [http://www.lefigaro.fr/debats/2008/08/11/01005-20080811ARTFIG00179-georgie-france-et-europe-en-premiere-ligne-.php|http://www.lefigaro.fr/debats/2008/08/11/01005-20080811ARTFIG00179-georgie-france-et-europe-en-premiere-ligne-.php|fr] %%% Le Figaro voit l’UE – et en particulier la présidence française du Conseil de l’UE – dans un rôle de médiateur dans le conflit en Ossétie du Sud : « La phase diplomatique qui s’ouvre à propos du conflit en Ossétie du Sud va être plus compliquée que les opérations militaires engagées. Au-delà du sort d’une province indépendantiste de Géorgie et bientôt d’une deuxième, l’Abkhazie , c’est l’ensemble des relations entre la Russie et l’Occident qui est dans la balance. … A la tête de l’Europe, la France se trouve à une position clé pour mener une médiation déterminante pour l’avenir des relations Est-Ouest. … Entre les États-Unis et la Russie, l’Union européenne est en première ligne. En prolongeant l’initiative allemande sur l’Abkhazie, la diplomatie européenne doit trouver le moyen d’engager une médiation avec Moscou pour préserver la paix sur notre continent. C’est une lourde responsabilité pour la présidence française. » (11.08.2008)