Forum citoyen du Parlement Européen à Nice-Energie nucléaire: une indépendance de pacotille et « une énergie sale dans sa contribution à soutenir les réseaux de la Françafrique et les régimes dictatoriaux » pour N. MAMÈRE-Le cas du Niger

((/images/19 nov 2009.jpg)) J’ai assisté ce soir au Forum citoyen avec des députés européens organisé par le Parlement Européen ( délégation de Marseille ) en partenariat avec la ville de Nice de 18h00 à 21h au Théatre de la photographie et de l’image à Nice. C’est dommage que pour différentes raisons parmi les députés qui devaient intervenir, seuls Gaston FRANCO (UMP, PPE) et Marie-Christine VERGIAT (Front de gauche, GUE) aient pu être là. Et malheureusement, étaient absents Jean-Luc BENNAHMIAS (MoDem), Vincent PEILLON (PS, S&D) et Michèle RIVASI (Verts). Ce forum était présenté et encadré avec dynamisme et esprit d’à propos par Isabelle Coustet, Directrice du Bureau du Parlement européen à Marseille. C’est tout d’abord Jean-Christophe Victor concepteur du Dessous des Cartes créé par Arte en 1990, ( émission que j’ai suivie depuis des années avec un grand plaisir ), et directeur du Laboratoire d’études politiques et cartographiques qui a présenté le défi du réchauffement climatique dans l’optique de la conférence de Copenhague se tiendra du 7 au 18 décembre 2009. Il y avait aussi Alain Piquemal, Vice Président de l’Université de Nice Sophia Antipolis, délégué environnement et développement durable. ((/images/album-Photo018.jpg))%%% Lors du débat a été abordé la lourde responsabilité des pays riches, depuis le tout début du vingtième siècle. Ils sont en grande partie à l’origine des causes de ces changements climatiques. Ensuite lors du débat, l’énergie nucléaire a fait irruption. Voici des documents et déclarations qui ont quelques semaines et qui recentrent ce débat précis : cette énergie est-elle propre ? Est-elle une arme contre le réchauffement climatique ou est-ce un boomerang ? Est-ce un élément du co-développement proposé par la France pour les pays très « pauvres » d’Afrique ? ((/images/album-Photo028.jpg)) %%% __« Le peuple nigérien ne profite que de la misère et des radiations »__ Pour Sophie Chapelle. L’indépendance énergétique est qualifiée de  » parfaitement virtuelle  » par Johnny Da Silva du Réseau Sortir du Nucléaire.  » La France importe 100 % de son uranium pour 80 % de son électricité. C’est sans compter les transports de matières radioactives sur des milliers de kilomètres. »  » Quand on nous explique que le nucléaire est une énergie propre, c’est un mensonge à plusieurs niveaux, poursuit le Député Vert Noël Mamère. Ce n’est ni une énergie renouvelable, ni une énergie propre mais bien une énergie sale dans sa contribution à soutenir les réseaux de la Françafrique et les régimes dictatoriaux. %%%  » Le Collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger » demande à toutes les parties impliquées un moratoire sur l’extraction minière. En attendant l’hypothétique appui de ce moratoire par le gouvernement français, les choix énergétiques de ce dernier continuent d’avoir de désastreuses conséquences… loin de nos vertes campagnes. Voici un article très instructif : ( article complet sur [http://issikta.blogspot.com/2009/10/lindustrie-nucleaire-francaise-procede.html|http://issikta.blogspot.com/2009/10/lindustrie-nucleaire-francaise-procede.html|fr] ) %%% __L’industrie nucléaire française procède à un véritable pillage au Niger__ Par Sophie Chapelle Depuis 40 ans, la multinationale Areva puise abondamment dans les ressources d’un des pays les plus pauvres de la planète. Le Niger pourrait demain devenir le deuxième producteur mondial d’uranium. Pourtant, le pays figure à la dernière place de l’indicateur de développement humain. C’est dans cette absence de partage des richesses et sur fond de crise institutionnelle, que se profile une catastrophe sociale, environnementale et économique. Produire ici de l’électricité d’origine nucléaire a pour corollaire, là-bas, contaminations radioactives et désertification.

Areva, champion français de l’industrie nucléaire, le clame fièrement : sa nouvelle mine d’uranium d’Imouraren, au Niger, sera la plus importante d’Afrique et la deuxième au monde. Areva répète avoir « fait du développement durable la clé de voûte de sa stratégie industrielle avec la triple ambition d’une croissance rentable, socialement responsable et respectueuse de l’environnement ». Dans le cadre de cette stratégie, Areva a organisé le 16 mai dernier à Agadez, dans le nord du Niger, « une audience publique et un atelier de validation de l’étude d’impact environnemental d’Imouraren ». La multinationale de l’atome se serait-elle reconvertie à un soudain souci de transparence ? « Un écran de fumée », selon le collectif Areva ne fera pas la loi au Niger, au moment où – coïncidence ? – l’état d’exception est décrété sur la région d’Agadez. Dénonçant l’impossibilité de consulter le rapport provisoire, la mise à l’écart du comité Ad-hoc, la réduction du temps imparti à la consultation, le collectif associatif demande de disposer de cette étude d’impact et d’une contre-expertise scientifique indépendante. Il attend toujours. __Areva, éco-responsable ?__ Derrière les grands discours socialement responsables et respectueux de l’environnement se cache une toute autre réalité. Des études indépendantes ont d’ores et déjà été menées. La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) révèle que les eaux distribuées dans la ville minière d’Arlit, où opère Areva, ne sont pas aux normes de potabilité : d’après les prélèvements de 2004 et 2005, le taux de contamination de ces eaux dépasse de 7 à 110 fois les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé ! Toujours selon la Criirad, des boues radioactives et d’énormes masses de déchets radioactifs, les « stériles », sont stockées à l’air libre. La société civile nigérienne, via l’association Aghir In Man ou le réseau Rotab, ont tenté d’alarmer Areva et les responsables politiques nigériens sur la question. En vain. A ce jour, rien n’a été fait pour revoir la gestion de ces sites uranifères, selon le collectif Areva ne fera pas la loi au Niger. Il n’y a pas que la contamination radioactive qui pose problème. Areva, et d’autres industries minières, contribuent à la désertification du pays. « L’économie pastorale est en train de disparaître dans le Nord du Niger, région où s’installent les miniers du monde entier. On va vers une catastrophe environnementale et économique », prévient l’hydrogéologue Alain Joseph. L’élevage extensif – principale source de revenus d’un des Etats les plus pauvres de la planète – mené par les Touaregs, les Peulhs et les tribus arabes Kounta dans l’immense plaine de l’Irhazer est fortement remis en cause par l’assèchement des nappes phréatiques d’Agadez (nord du Niger), seule ressource en eau de la région. La cause de leur épuisement ? L’octroi de concessions minières : 139 permis de recherche et d’exploitation ont été vendus en moins d’un an. L’eau des nappes est acheminée vers des mines de charbon qui alimente en électricité les installations d’Areva à Arlit. __Un comportement prédateur__ A Akokan et Arlit, les sociétés Cominak et Somaïr, dont Areva est l’opérateur, ont déjà épuisé à 70% l’aquifère carbonifère au nord du Tarat, à raison de 22 000 m3/j depuis 38 ans. Ces deux sociétés envisagent d’utiliser un pipeline de 30 km et de déplacer leurs pompages vers l’ouest, dans la nappe des grès d’Agadez. « C’est significatif du comportement prédateur minier : on s’installe, on prend le maximum et après moi, le désert, s’insurge Alain Joseph. Non content d’avoir vidé l’aquifère du Tarat, Areva s’installe maintenant à Imouraren. Bien d’autres pays, la Chine, le Canada, l’Inde, l’Australie, se ruent sur les ressources du sous-sol nigérien. Nous allons assisté à un assèchement rapide de cette nappe. Comment vont vivre les pasteurs si les sources sont épuisées ? Comment vont-ils se déplacer dans un univers qui va être maintenant essentiellement minier ? » __Côté face : L’uranium nigérien sert à alimenter les centrales nucléaires françaises__%%% __Côté pile : Désertification et absence de partage des richesses au Niger__ « Ce que nous voulons c’est l’arrêt de l’exploitation des mines d’uranium. Seul le régime en profite, le peuple nigérien lui ne profite que de la misère et des radiations ». Pour Aghali Mahiya, Touareg du Niger et ancien salarié de la Somaïr, filiale nigérienne d’Areva, la population ne bénéficie d’aucune retombée économique. Bien que l’exploitation d’Imouraren fasse du Niger le deuxième producteur mondial d’uranium, le pays est encore classé parmi les trois plus pauvres de la planète et figure à la dernière place de l’Indicateur de développement humain. De son côté, Areva a tiré du Niger près de 40 % de sa production d’uranium depuis 40 ans. Sans ce précieux combustible, jamais la multinationale n’aurait pu se développer ni le nucléaire français fonctionner. Pas question, pour autant, de favoriser le développement du pays. __« Le peuple nigérien ne profite que de la misère et des radiations »__ …