La situation en Europe du Sud Est : en Bosnie-Herzégovine, rien n’est réglé à cause du lourd passif du passé … et de sa non reconnaissance

((/images/Srebrenica105.jpg)) ((/images/Bosnia-Srebrenica-Fosse-Commune-2-3.jpg)) Génocide de Srebrenica, plus de 8000 morts, garçons et hommes Bosniaques Musulmans, massacrés dans des conditions atroces, en quelques jours dans une « zone de sécurité » de l’ONU … et dans l’indifférence de l’Europe : des charniers __C’est devant cela que l’on réalise que la laïcité tolérante est une solution souhaitable pour l’humanité dans son ensemble et dans chaque pays en particulier ! Et que laisser trainer une telle situation est irresponsable sur le plan géostratégique ( et humain ! ).__ Vous pouvez (re)lire mon article du 13 mai 2008 :  » Quel premier  » Président  » pour l’Union Européenne ? … Et pour quelle Europe ? Episode 3 – La Serbie fait le choix de l’avenir et stoppe sa fuite en avant suicidaire vers le fantasme de la Grande Serbie … pour l’instant  » et celui du 23 juillet 2008 :  » La Serbie exorcise son passé et marche vers l’U.E.: arrestation d’un des bourreaux des Musulmans de Bosnie et de Croatie, Radovan Karadžić  » Et voici un article à lire en entier dans __ Le monde des religions__ Une mosaïque confessionnelle sous tension%%% Mersiha Nezic  » La Bosnie-Herzégovine regroupe trois grands « peuples constituants », et autant d’appartenances religieuses : les Bosniaques (musulmans), les Croates (catholiques) et les Serbes (orthodoxes). C’est « sous les bombes » que les Musulmans de Bosnie ont pris conscience de leur « appartenance » religieuse, en particulier dans les villes : « Comme les Irlandais du Nord ont découvert qu’ils étaient catholiques parce que les protestants les niaient », compare Vladimir Fisera, historien spécialiste du monde slave à l’université de Strasbourg. La rhétorique nationaliste serbe dépeint les Bosniaques en extrémistes musulmans fantasmant sur la constitution d’un Etat islamique. %%% __Au lendemain du massacre de Srebrenica, le principal quotidien serbe Politika titrait : Les terroristes musulmans sont neutralisés__.  » Sans commentaire

 » Une greffe islamiste fantasmée%%% Or la greffe islamiste n’a jamais pris en Bosnie et aucun courant organisé n’y a été détecté. Pour soutenir les Bosniaques pendant la guerre, quelques milliers de combattants musulmans sont venus d’Asie et d’Afrique. Mais sans réellement peser sur un effectif de plus de 200 000 soldats. Ceux qui sont restés (700 d’entre eux ont été naturalisés) suscitent toujours chez les Bosniaques une grande méfiance et les rares salafistes que l’on croise en Bosnie restent extrêmement marginaux. L’Eglise orthodoxe serbe, autocéphale depuis le Moyen-âge, a toujours cultivé une profonde hostilité vis-à-vis de la fédération yougoslave. Dans les années 1990, elle se rallie aux nationalistes, sans doute car ces derniers promettent aux Serbes, pour la première fois depuis le début du XXe siècle, l’instauration d’un Etat nation, dont l’existence permet toujours de renforcer l’institution religieuse. D’où le soutien, en son temps, de l’Eglise catholique en Italie et en Espagne à Mussolini et à Franco. Des criminels bénis par les popes orthodoxes Radicalisé, le patriarche Pavle, à la tête de l’Eglise orthodoxe serbe de 1990 jusqu’à sa mort, à 95 ans, en 2009, est allé jusqu’à bénir publiquement certains miliciens qui ont commis des crimes en Croatie et en Bosnie. Comme beaucoup de cadres de l’Eglise orthodoxe, vieillissants et peu renouvelés, il était très âgé en début des conflits. « Et sans doute manipulé par le régime », insiste Vladimir Fisera. Une vidéo produite en 2005 devant le Tribunal pénal international de La Haye montre un pope bénissant des soldats serbes avant que ceux-ci ne se mettent en route pour Srebrenica, en juillet 1995. Les mêmes ont été filmés en train d’exécuter des adolescents bosniaques lors de ce massacre qui a fait plus de 8000 victimes, constituant la pire tuerie en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Lors du conflit, la totalité des évêques orthodoxes de Bosnie ont soutenu Radovan Karadzic, chef politique des Serbes de Bosnie, aujourd’hui jugé pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Malgré cela, l’Eglise orthodoxe continue de camper sur ses positions nationalistes. Milorad Dodik, ancien Premier ministre et nouveau président de l’entité, que des popes suivent en meeting électoral, s’affiche souvent à la sortie de la messe et explique qu’il prie « pour le peuple serbe et la République serbe ». Le Vatican et l’Eglise catholique entre prudence et tiédeur Plus proche de l’Eglise russe que du patriarcat de Constantinople, dont elle se méfie des positions œcuméniques, l’Eglise orthodoxe serbe reste très crispée face à la diplomatie du Vatican, considérée « anti-serbe » pour avoir rapidement reconnu l’indépendance de la Croatie puis du Kosovo. D’autant que l’archevêché catholique de Sarajevo n’a soutenu aucun candidat lors de ces élections et ne s’est pas prononcé en faveur de la création d’une troisième entité croate en Bosnie. Une neutralité prudente plus ou moins relayée sur le terrain, puisque l’appareil épiscopal urbain a su moins céder aux sirènes nationalistes que les prêtres ruraux et les frères franciscains d’Herzégovine. …  » [http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/une-mosaique-confessionnelle-sous-tension-11-10-2010-830_118.php|http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/une-mosaique-confessionnelle-sous-tension-11-10-2010-830_118.php|fr]