Crises économiques mondiales : pour la nationalisation des banques européennes en difficulté pour Robert BOYER, économiste au CEPREMAP ( Centre pour la recherche économique et ses applications )

Un article très intéressant et un éclairage constructif sur les crises économiques actuelles et futures. Et qui montre l’intérêt de connaitre la géostratégie, la géopolitique et l’économie mondiale … quant on est une femme ou un homme politique.%%% Un économiste lucide et intelligent ! Un citoyen lucide sur l’évolution politique en France. Ses propositions et son analyse à lire en entier sur : __[MEDIAPART|http://www.mediapart.fr/article/offert/6b86242476362cbebfda4c9e790fe13a|fr]__ __Robert Boyer: «La crise est plus grave que celle de 1929»__ Economiste au __[CEPREMAP|http://www.cepremap.ens.fr/version/accuei/index.php|fr]__, Robert Boyer est l’un des spécialistes mondiaux des crises du capitalisme, des krachs asiatiques (1997) à l’Argentine (2001). Celui qui fut, avec Michel Aglietta, l’un des pères de la théorie de la régulation, a publié, en juin, un livre prophétique: Les financiers détruiront-ils le capitalisme? (Economica). Dans un entretien à Mediapart, il s’inquiète de la concordance des crises de la dette, aux Etats-Unis et en Europe, qui complique encore un peu plus leur résolution: «La crise est plus grave que celle de 1929», estime-t-il. Alors que les politiques sont devenus les «marionnettes» des marchés, Boyer, directeur d’études à l’EHESS, milite pour une solution radicale: accompagner le défaut grec d’une nationalisation des banques européennes en difficulté. Ce qui permettrait d’éviter une sortie de l’euro, tout en relançant la croissance. Dans ce contexte tendu, l’universitaire ne mâche pas ses mots, en fin d’entretien, face à «l’ignorance totale de l’économie mondiale» chez certains candidats à la candidature socialiste. Où en sommes-nous de la crise en cours? La crise est plus grave que celle de 1929. Lors du premier sauvetage du système financier (en 2008, ndlr), nous avons transformé la dette privée en dette publique. Le drame, c’est qu’aujourd’hui, les Etats n’ont plus les capacités d’un deuxième sauvetage. Si bien que, si un Etat décrète qu’il ne peut plus rembourser ses dettes, des banques feront faillite. Nous sommes vraiment poussés dans nos retranchements. Et très peu de solutions sont sur la table – des défauts, l’inflation, ou la guerre. Nous nous sommes lancés dans des politiques d’austérité, avec l’idée de pacifier les marchés. Mais à présent que ces politiques tuent la croissance, les marchés s’inquiètent dans l’autre sens: ils craignent maintenant que l’Europe soit un continent perdu pour la croissance… C’est catastrophique. Il n’y a pas plus versatiles et cyniques que les marchés. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont devenus leurs marionnettes. Il faut donc faire remonter le diable de la finance dans sa boîte. Sauf que l’opération est très délicate: le capital financier est international, et donc difficile à contrôler. Et il s’est tellement technicisé que les ministres des finances sont incapables d’en saisir la matière, afin de mieux les encadrer. Nous assistons à une perte de pouvoir et d’expertise des politiques. En juillet, l’hebdomadaire The Economist promettait un avenir japonais aux Etats-Unis et à l’Allemagne: une croissance anémique pendant la «décennie perdue», une baisse des prix et un endettement record… Vous êtes d’accord? … «