» Des décisions à Nice à contre-courant des crises énergétiques et climatiques  » tribune d’Annabelle JAEGER, Conseillère régionale EELV ( Europe Ecologie Les Verts )

((/agora/images/Annabelle Jaeger J.jpg))  » En France : face à la montée du prix de l’essence, les réponses avancées par nos candidats sont déconcertantes : bloquer les prix à la pompe, puiser dans les stocks stratégiques, baisser les taxes sur le pétrole… Des mesures qui coûteront cher à l’Etat pour des solutions à court terme qui ne règleront aucunement des problèmes structurels. Si aujourd’hui le prix du baril s’élève à 125 $ ce n’est pas le seul fait, comme on l’entend souvent, des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, c’est parce que la production s’essouffle alors que la consommation mondiale continue de croître. Le pic pétrolier est dépassé de l’avis même de l’Agence Internationale de l’Energie.

La priorité n’est-elle pas à la baisse de la consommation d’énergie fossile en France ? Avec des aides ciblées ou des mécanismes innovants pour diminuer la précarité énergétique des plus vulnérables comme les écologistes le proposent par exemple avec la Contribution Climat Energie, mais aussi dans le cadre d’une programmation nationale pour les économies d’énergie, le développement des énergies renouvelables et des investissements forts dans la réhabilitation des bâtiments. __A Nice -qui se targue de vouloir devenir la première ville Verte de France- : 2 choix énergétiques aberrants sont actuellement faits au sein du projet d’aménagement d’intérêt national « OIN plaine du Var »__:%%% – le premier, le déplacement du MIN à la Baronne qui coupe définitivement le pôle agricole d’une desserte ferroviaire et supprime ainsi toute capacité de report modal de la route vers le fer; %%% – le deuxième : le choix de construire un centre des expositions mégalomaniaque de 75 000 m2 dont le premier argument marketing est son accès direct via le deuxième aéroport de France, s’affranchissant ainsi de l’évolution inéluctable du marché aérien, dont la fragilité est avérée vis-à-vis de l’augmentation du prix du pétrole. Ces deux décisions stratégiques vont tout simplement à l’encontre des réalités énergétiques. Le secteur des transports est le premier consommateur d’énergie fossile : il est dépendant à 98 % des produits pétroliers.%%% Quels seront les impacts économiques d’un baril qui dépassera dans les décennies à venir les 200$ ? Quelle durabilité économique dans le temps pour de tels projets?? __Ces opérations immobilières font par ailleurs reculer les emprises agricoles périurbaines de Nice, condamnant ainsi toute capacité de développement d’une agriculture de proximité, au profit d’une agriculture d’importation, dépendante du transport routier.__ %%% Pourtant ce besoin de terres agricoles de proximité fait l’unanimité, un beau et faux consensus politique affiché pour la préservation des terres agricoles qui ne passe pas l’étape des PLUs** : la Gaude, Saint Laurent du Var, Carros, Levens et tant d’autres qui prévoient une réduction drastique de celles-ci. Et pourtant, maintenir et recréer des ceintures vertes autour de nos villes et développer des circuits de distribution locaux et maillés qui favorisent la fraîcheur des produits, la réduction des intermédiaires, participent à diminuer notre empreinte énergétique. Nous avons le devoir de réviser nos fondamentaux, afin de ne pas baser notre développement sur des aberrations qui nous engagent vis-à-vis des générations futures, et celui d’imaginer des solutions à la hauteur des défis énergétiques et environnementaux.%%% En cette période électorale, nous attendons de telles propositions, car nous refusons de laisser à nos enfants l’épave de ce Titanic qui dérive en France et dans la Plaine du Var. «