« Comment Berlin a interdit l’accès de la ville aux véhicules les plus polluants » … ceux au diesel notamment

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http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/27/comment-berlin-a-interdit-l-acces-de-la-ville-aux-vehicules-les-plus-polluants_4391017_3244.html

« Berlin, première ville allemande avec 3,5 millions d’habitants, respire mieux. En 2012 et 2013, elle est parvenue à rester en dessous des normes européennes en matière de pollution aux particules fines, indique la mairie de la ville. Ce résultat est dû à une série de mesures prises depuis deux décennies, en particulier la mise en place il y a six ans d’une « zone environnement » (Umweltzone), qui a interdit l’accès de la ville aux véhicules les plus polluants.

« Nous avons opté pour des règlementations permanentes plutôt que pour des mesures ponctuelles comme l’interdiction de circuler », explique Martin Lutz, expert des questions environnementales à la mairie de Berlin. Depuis 2008, les véhicules berlinois sont répartis en trois catégories selon leur caractère polluant, auxquelles correspondent trois vignettes : rouge, jaune et verte. Seuls les véhicules portant une vignette verte sont autorisés à circuler à l’intérieur du « ring », la zone centrale de la ville délimitée par la ligne de train express circulaire. En 2010, un second niveau de protection a été mis en place, obligeant les véhicules à vignette jaune à s’équiper d’un filtre à particules.

Berlin a été une des premières villes à mettre en place ce système, depuis adopté par une cinquantaine de villes en Allemagne. La « zone environnement » est cependant loin de faire l’unanimité. Ses opposants jugent l’investissement trop important pour une faible efficacité. Le débat a été relancé en mars 2013, lorsqu’une étude de l’université de Bonn a montré que la qualité de l’air évaluée dans 19 « zones environnement » en Allemagne ne s’était améliorée que de 1 % sous l’effet de la mesure. De quoi réjouir la puissante association d’automobilistes ADAC, qui réclame l’abolition du dispositif.

LES POÊLES À CHARBON BANNIS

Une seconde étude, publiée par l’Institut Leibnitz pour la recherche sur la troposphère (Tropos) a cependant apporté une conclusion opposée un mois plus tard, en se basant sur la zone environnement mise en place à Leipzig. Pourquoi ces deux résultats contradictoires ? Une question de méthode. L’institut Tropos a pu mesurer la teneur de l’air en suies, un type de particules fines particulièrement toxiques liées aux moteurs diesel, et en particules ultrafines. L’étude a montré que leur quantité dans l’air avait diminué de 30% sous l’effet de la zone environnement à Leipzig.

Martin Lutz renchérit : « A Berlin, 70 000 véhicules diesel ont été équipés de filtres à particules depuis l’introduction de la zone environnement. La teneur de l’air en suies a été réduite de 50 % depuis 2008. » Le problème de pollution de l’air n’est pas pour autant réglé.

Les filtres à particules sont ainsi impuissants contre les oxydes d’azote, également néfastes pour la santé, et dont les taux à Berlin dépassent régulièrement les recommandations européennes.

« On est en train d’installer des catalyseurs sur les bus berlinois pour limiter les émissions. Mais seule une réglementation européenne contraignante pour les constructeurs automobiles peut régler le problème », estime l’expert.

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