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 » Crise bretonne : parlons taxe poids lourds et non écotaxe, et cessons le « deux poids deux mesures »!  » Communiqué de Michèle RIVASI, eurodéputée EELV

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 » Alors que la Bretagne vit une véritable crise, la classe politique reste dans le déni, refusant toute remise en cause systémique d’une économie dépassée.

Alors même que le gouvernement prône l’apaisement et le dialogue,la provocation en Bretagne doit cesser. Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée EELV :

Deux poids, deux mesures dans la condamnation !

« Je suis effarée de voir un tel mouvement ne pas être condamné fermement par la classe politique, alors même que la taxe a été suspendue. Les bonnets rouges ont le droit et le devoir de faire connaître leur mécontentement, mais il y a des limites à tout. Le deux poids deux mesures affiché est inquiétant: n’importe quel mouvement social aussi violent aurait vu les arrestations pleuvoir et les condamnations politiques tomber. Pourtant rien de tel. Quel exemple montrent donc ces gens-là? Que le ras-le-bol fiscal donne tous les droits? Que le vandalisme est légitime? C’est inconcevable et pourtant c’est le message que la classe politique laisse transparaître, alors même que les bonnets rouges ont posé un dernier ultimatum ».

Deux poids, deux mesures dans les inégalités régionales !

« La taxe poids lourds, et non l’écotaxe (rétablissons une vérité sémantique indispensable), est un mal nécessaire après des années d’irresponsabilité politique dans les transports. À terme, le renchérissement des énergies fossiles va forcément desservir le transport routier, alors autant anticiper en finançant les infrastructures de report modal grâce à cette taxe: nous devons réorienter les flux de marchandise vers le fluvial et le ferroviaire en dissuadant le monopole actuel du tout-camion. La péréquation permettra d’ailleurs à la Bretagne de bénéficier grandement de la redistribution de la taxe pour le financement de ses infrastructures. Enfin, les Bretons doivent comprendre qu’ils ne sont pas seuls en France, et les Alsaciens ont aussi leur mot à dire: les infrastructures routières de l’Est sont engorgées par les poids-lourds qui esquivent les taxes poids lourds allemande et suisse, accélérant l’usure des infrastructures et mettant en danger leurs usagers. L’impact des poids lourds sur les infrastructures est supporté par le contribuable français, et donc aussi par les Bretons. Le gouvernement est prêt à un aménagement de la taxe, alors halte aux égoïsmes et profitons-en pour annuler le contrat liant l’État à Ecomouv’: les politiques publiques ne doivent pas servir à engraisser le secteur privé. Réapproprions-nous la collecte de l’impôt, pour le rendre moins coûteux! ».

Deux poids, deux mesures dans l’agriculture !

« La cause de la crise agricole bretonne ne trouve pas sa source dans son éloignement géographique mais dans son modèle agricole productiviste dépassé. Notre système économique est malade et les bonnets rouges eux-mêmes y participent par la non remise en cause du système agricole qui les maltraite. Comment refuser une taxe d’un côté et accepter de recevoir des subventions à l’exportation qui asphyxient elles-mêmes les économies locales des pays en développement? C’est d’un égoïsme aberrant. Notre pays doit-il forcément connaître un développement économique au détriment des autres? Je ne crois pas, d’ailleurs les paysans bretons convertis au bio ne connaissent pas la crise, eux: pourquoi n’en parle-t-on pas? Au lieu de polluer leurs terres et de détruire leur santé, les paysans devraient sérieusement songer à changer de voie pour ne pas mener leur activité dans l’impasse. Encore une fois, la dépendance aux intrants chimiques – eux-mêmes dérivés du pétrole – est un non-sens économique à court terme comme à long terme. Le productivisme a montré ses limites: investissons dans un modèle d’avenir respectueux de tous et cessons le gaspillage alimentaire ». «