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« Berezina nucléaire française en Finlande » – La part du nucléaire dans l’électricité mondiale s’effondre et l’industrie nucléaire est condamnée mais plombe les finances en France

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 » Commencé en 2005 le chantier de l’EPR finlandais, situé à Olkiluoto et conduit par Areva, devait ne durer que 4 ans et demi  et « ne coûter » que 8,5 milliards d’euros. On en est à 8 ans et près de 10 milliards. Le quotidien économique finlandais Kauppalehti vient de confirmer (*) ce vendredi 28 février 2014 les informations qui circulaient depuis quelques temps : le constructeur du réacteur, le français Areva, vient de mettre un terme aux contrats de travail d’une cinquantaine de contremaîtres, les derniers encore en poste devant suivre la même voie fin mars. Le chantier de l’EPR d’EDF en cours de réalisation en France à Flamanville ne se porte pas mieux. La déconfiture du fanatisme atomiste est en cours…

Le réacteur EPR de Finlande est en cours d’abandon par Areva qui retire ses salariés… Les pertes liées à Olkiluoto 3 sont désormais évaluées à 3,8 milliards d’euros pour Areva.

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Commencé en 2005 et désormais quasiment à l’arrêt, le chantier du grandiose réacteur EPR de ce qui était vanté et vendu comme la 3ème génération du nucléaire made-in-France (crime de destruction atomique) et devait servir de vitrine mondiale à Areva et EDF est en déroute.

Officieusement, la mise en service de l’EPR serait repoussée à 2018 voire 2020, c’est à dire 15 ans après le début d’un chantier qui devait être bouclé… en 4 ans et demi ! Le plus probable est que l’EPR finlandais rejoigne, au musée des horreurs, les autres réacteurs achevés plus ou moins mais jamais mis en service : en Autriche (Zwentendorf), en Espagne (Lemoniz), en Allemagne  Kalkar), aux Philippines (Bataan). Il se pourrait aussi qu’il ne soit jamais terminé.

De l’aveu même du grand patron d’Areva, Luc Oursel : « l’EPR finlandais est une réelle difficulté pour Areva » et le président du directoire d’Areva d’avouer, au micro de BFMTV ce 27 février,  que le groupe a du prévoir et adopter une nouvelle provision de 425 millions d’euros. Un aveu de taille qui illustre que le nucléaire n’est pas rentable, qu’il conduit à l’explosion des coûts et au final du prix réel du kw/h et que sans aides financières des Etats, donc des contribuables, ce secteur est en faillite et hypothèque tout choix démocratique alternatif.

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Le concurrent et comparse d’Areva, EDF, ne fait guère mieux et son chantier EPR de Flamanville (Manche) connait lui aussi : des retards (au lieu des 4 et demi « vendus » pour obtenir l’aval des autorités, l’horizon d’une fin hypothétique de chantier est envisagée à présent à 10 ans; des surcoûts titanesques voisinant à présent les près de 8 milliards (du premier prix annoncé par EDF de 2,8 milliards d’euros on est passé à près de 10 milliards d’euros); des malfaçons et des défauts de conception que l’Autorité de Sûreté Nucléaire a du mal à couvrir à tous les coups et qui se traduisent sur le chantier par le handicap ou la mort de salariés. L’endettement d’EDF atteignait lui de son côté, en 2011, les 33,3 milliards d’euros alors que, en 4 ans, le nombre d’emplois chutait de 30% passant de plus de 96800 (2006) à moins de 60 400 (2009).

Ce désastre de l’industrie nucléaire française qui tente malgré tout et par tous les moyens, y compris le noyautage des institutions et de l’Etat, de faire perdurer son règne est la suite logiquement terrifiante d’une illusion et d’un mensonge d’Etatentretenu depuis 50 ans par le lobby nucléaro-militaire et ses relais politiciens. Le nucléaire n’est ni tricolore ni garant de l’indépendance nationale et coûte très cher et encore plus si il devait intégrer, comme c’est la norme pour toute autre industrie et activité, ce qu’il refourgue sous le tapis aux contribuables : la gestion du million sept cent milles mètres cubes de déchets radioactifs pour des milliers de générations.

Indépendance ou dépendance ? : la quasi totalité des réacteurs « français » (54 sur 58, tous construits entre 1977 et 1999) sont … américains (au début des années 1970 EDF du acheter et payer fort cher à l’états-unien Westinghouse les licences de construction). A l’époque les représentant en France des 2 groupes états-uniens CGE et Whestinghouse (Georges Pompidou et Giscard d’Estaing) bataillaient ferme pour imposer chacun leur patron.

Indépendance ou dépendance ?  : devant la frénésie de faire du buiziness à tout prix Areva a ouvert son capital à des capitaux étrangers : Koweit, Iran, Allemagne, Belge (via Total notamment), le Qatar est aussi en embuscade. EDF, privatisé, a ouvert plus de 15% de son capital à d’autres détenteurs que l’Etat français. Les investissements ruineux et inutiles d’Areva aux USA (affaire Uramin) et ceux d’EDF, notamment en Grande-Bretagne, plombent toute cette filière du passé. Et l’argent manque.

Indépendance ou dépendance ?  : l’uranium nécessaire au fonctionnement des centrales provient depuis des décennies de mines étrangères (Kazakstan, Canada,Niger) et dans les pires conditions d’exploitation notamment des travailleurs africains, la contamination des populations locales et des territoires notamment Touareg. C’est le colonialisme à l’état brut, renforcé depuis ces derniers mois par les interventions militaires de la France en Afrique à proximité des gisements dont elle est dépendante.Indépendance ou dépendance ? : la nouvelle usine française d’enrichissement de l’uranium au Tricastin (Georges Besse II) ne peut fonctionner que par des centrifugeuses étrangères achetées cher et très cher par Areva à son concurrent Urenco ; Urenco est détenu à 30% par E.ON (la plus grosse capitalisation boursière de l’indice DAX allemand ) et RWE (conglomérat allemand ), le solde appartenant aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.

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Les quelques réalisations françaises ont été, hormis la terrifiante bombe atomique mise au point avec l’aide discrète des Etats-Unis, des échecs cuisants : les réacteurs graphite-gaz des années 60 qui ont généré 2 accidents nucléaires entrainant la fusion d’une partie du cœur des réacteurs UNGG de la centrale nucléaire de Saint-Laurent en 1969 et 1980, ainsi que l’imbroglio des réacteurs G1/G2/G3 mis en chantier par le CEA à Marcoule et dont le démantèlement est devenu quasi-impossible et qui génère des drames et morts; Superphénix (situé dans la centrale nucléaire de Creys-Malville en bord de Rhône, à 30km du Bugey) qui a été abandonné et mis en arrêt définitif en 1997 au terme de près de 20 ans de déliquescence; et… l’EPR qu’il soit piloté par Areva ou par EDF.

Le parc nucléaire français est dans un état avancé de délitement. Prévu pour une durée de 30 ans, le lobby veut à tout prix en prolonger l’exploitation à coup d’investissements délirants (200 à 300 milliards à la louche et au bas mots !) qu’EDF répercutera sur les factures des usagers pendant des décennies (1). Mais tous les observateurs avertis savent que, techniquement, la mise aux normes pour renforcer la sécurisation des installations est aléatoire et loin d’être possible. Impossible de réhabiliter des installations nucléaires obsolètes, présentant des fissures importantes, et dont la conception initiale empêche une foultitude d’interventions pourtant jugées indispensables par l’Autorité de Sûreté Nucléaire elle-même. En fait pour que le gouvernement français, qui veut maintenir 80% de son parc nucléaire, atteigne son but, il faudrait que le lobby nucléaire – qui contrôle l’Etat et est le véritable pilote de la politique énergétique de la France (aveux de l’ex-ministre socialiste Batho) – construise un réacteur par année pendant les 40 prochaines années. Un délire techno-militaro-scientiste-fanatique qui, en plus, hypothèque le présent et l’avenir.

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L’aventure dramatique du nucléaire civil et militaire doit s’arrêter immédiatement. Elle est responsable des pires catastrophes engendrées par l’homme que la Terre ait connu (Tchernobyl et Fukushima), génératrice de centaines de milliers de m3 de déchets radioactifs mortels pour des millions d’années, pilleuse des ressources des pays d’Afrique et contaminatrice de ces pays, responsable en France de la contamination radioactive des territoires, de l’air et des ressources en eau, génératrice de milliers d’atteintes à la santé et à la vie des salariés et de la population, un gouffre financier qui vampirise les populations et bloque leur avenir…. ‘