» Le groupe écologiste du Sénat a voté contre la Loi de Programmation Militaire 2014-2019 (LPM) présentée aujourd’hui au Sénat. Pour les écologistes, il était impossible de voter un budget qui sanctuarise la dissuasion nucléaire.
Si les écologistes, par la voix de Corinne Bouchoux, Sénatrice de Maine-et-Loire, ont reconnu des progrès en termes de transparence budgétaire sur le portefeuille de la Défense, il a manqué un débat parlementaire autour de la stratégie nationale de Défense. Ce débat aurait permis de mettre en discussion le pilier de la Défense française que constitue la dissuasion nucléaire, dont le coût est de 23,3 milliards d’euros sur six ans. Même pour les partisans de la dissuasion nucléaire, la force nucléaire aéroportée ne fait plus sens dès lors que l’on sait que 90% de la dissuasion est assurée par les sous-marins. C’est donc un choix d’affichage, et un affichage coûteux. Faire le choix de développer des forces d’interposition eut été plus adapté aux enjeux d’aujourd’hui.
Corinne Bouchoux a par ailleurs dénoncé le « plafond de verre » pour ce qui concerne la place des femmes dans l’armée et demandé au Ministre de la Défense de combattre le sexisme qui nuit à la carrière des femmes militaires.
Le Groupe écologiste se félicite toutefois des avancées pour une meilleure prise en compte des victimes des essais nucléaires, avec plus d’indépendance dans le traitement de ces dossiers (amendement 26 rectifié Corinne Bouchoux).
Alors que des efforts budgétaires considérables sont exigés en temps de crise, y compris sur le budget de l’écologie, maintenir une dissuasion déconnectée des besoins d’une Défense moderne et sanctuariser ce budget est déconnecté des urgences sanitaires, sociales et environnementales de nos concitoyennes et concitoyens. «
COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Strasbourg, le 9 octobre 2013
À la suite de son débat d’urgence sur la «crise » des réfugiés syriens, le Parlement européen a aujourd’hui adopté une résolution appelant l’Union européenne et les États membres à prendre toute leur part de responsabilité dans la protection des réfugiés en provenance de Syrie.
Hélène FLAUTRE, députée européenne (Verts-ALE), membre de la commission des Libertés civiles du PE, s’exprime:
« Le Parlement européen a aujourd’hui adopté une résolution qui demande à l’Union et ses États membres d’activer la directive sur la protection temporaire, de secourir les migrants en mer, de développer les programmes de réinstallation, de délivrer des visas humanitaires et d’ouvrir toutes les voies légales d’accès par lesquelles les syriens peuvent obtenir une protection dans l’Union.
L’urgence est là : il est particulièrement irresponsable? suite aux prévisions du Haut-Commissariat aux Réfugiés? de continuer à faire reposer l’accueil des réfugiés syriens sur les pays voisins, qui rencontrent d’ors et déjà des difficultés.
C’est pourquoi je me félicite que la Commission et le Conseil aient accepté à la demande du Parlement la tenue d’une conférence humanitaire d’urgence pour répondre de manière européenne et coordonnée aux besoins de protection. La balle est désormais dans leur camp.»
Depuis des mois, les organisations de défense des droits de l’Homme, ainsi que le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies à Genève dans sa résolution du 27 septembre 2013, ont clairement dénoncé ces « crimes contre l’Humanité ».
Nous ne pouvons admettre l’actuelle impunité pour les auteurs de crimes contre le peuple syrien. Il est grand temps que la Cour pénale internationale instruise les crimes contre l’Humanité et juge leurs auteurs.
Il est du devoir des responsables politiques, des institutions et de tout le mouvement social, en France et à l’étranger, d’agir pour faire respecter le droit international humanitaire.
Nous ne pouvons non plus admettre que les réseaux de soutien à ce régime restent actifs et opérationnels en France. Le centre culturel syrien, ainsi que les avoirs de la famille Assad, devraient être remis au service du peuple syrien.
La résolution 2118 du 27 septembre adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les armes chimiques n’efface nullement les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre qui se poursuivent aujourd’hui sous les yeux du monde.
Le non ‐ droit humanitaire c’est la Barbarie
Rassemblement Samedi 19 Octobre 2013 Place de la République, de 14h à 18h
(Prises de paroles et concert de musique syrienne)
Appellent au rassemblement:
ACAT, Amis de Samir Kassir, Appel d’Avignon à la solidarité avec le peuple syrien, Appel Solidarité Syrie, Collectif Urgence Solidarité Syrie, Coordination de Paris pour le soutien à la révolution syrienne, Collectif du 15 Mars pour la Démocratie en Syrie, Déclaration de Damas, La Vague Blanche, Ligue Humanitaire Pour Une Syrie Libre, FIDH, LDH , Les Alternatifs, Mémorial 98, MRAP, Réseau Euro‐méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), RDLiban, SouriaHouria , EELV … ‘
« On ne « donne » pas la liberté, on ne peut qu’aider un peuple en lutte à la conquérir. Entre la non-intervention et les bombardements de confort moral, il y a peut-être une voie utile pour aider son prochain. » Alain LIPIETZ
A lire en entier dans le n° de Politis du 5 septembre qui ouvre le débat sur la non-intervention en Syrie. Voir à la suite, à lire en entier dans Politis, la contribution d’Alain LIPIET :
» De mois en mois, les occasions de revisiter la crise des années 30 pour éclairer la crise présente se multiplient. Désormais : la question de la guerre ou de la »non-intervention ». Mêmes causes, mêmes effets, mêmes punitions : comme disaient les Anciens, « Le capitalisme porte la crise et la guerre comme la nuée porte l’orage »…
Il y a quelques mois, je profitais d’une réunion politique à Madrid pour visiter le Musée de la Reine Sofia, un ancien couvent qui sert désormais d’écrin à Guernica. Cette fresque bouleversante et gigantesque fut peinte par Picasso pour mobiliser l’opinion mondiale contre le danger international des fascismes, désormais alliés. Elle dénonçait le premier bombardement aérien de terrorisation, crime commis par la Légion Condor de l’aviation allemande mise au service de Franco.
Guernica trône aujourd’hui dans une salle immense, encadrée par d’autres salles où sont exposé les tableaux ou affiches des artistes du camp progressiste international, mobilisé « pour l’Espagne ». Les panneaux explicatifs notent avec une pointe d’amertume que la Guerre d’Espagne a offert à la peinture mondiale quelques nouveaux thèmes : une certaine « hispanitude », des population civiles impuissantes, écrasées par le fer et feu tombés du ciel…
Je me penchai sur des « Une » du mensuel Regards, news magazine du PCF lancé en 1932. À l’époque c’est un précurseur du photojournalisme, pour qui travaillent des géants (Cartier-Bresson, Capa, Ronis…). Le titre a déjà le même graphisme que celui des années 2000 (coucou, Clémentine, Roger !) Une couverture crie : « Madrid, Verdun de la Liberté ».
Ce titre me glaça. Au même moment, les troupes aguerries du Hezbollah balayaient à l’est de la Bekaa les villes libérées par les insurgés syriens. La dictature baasiste de Assad écrasait sous les bombes et les Scud ses propres populations. Le TNT est-il plus politiquement correct que les gaz ? Le monde se taisait. Les derniers feux du Printemps arabe seraient-ils ainsi noyés ? Titrera-t-on un jour « La Ghûta, Guernica de la Liberté » ?
Aujourd’hui le monde s’ébroue. « Ça sent le gaz, c’en est trop ». Pas question évidemment de « faire tomber le régime ». Simplement, une bonne tape. Et encore… A l’époque de Guernica, les foules du Front Populaire s’époumonaient : « Des canons pour l’Espagne ! » et le pauvre Léon Blum, pathétique, leur répondait « Mais vous savez bien que je ne peux pas ! » Son ministre Pierre Cot, Jean Moulin, Malraux parvinrent à passer quelques avions aux républicains. Mais le gros du soutien viendra de Staline, et le Parti Communiste d’Espagne en profitera pour s’imposer sur le terrain, massacrant ses partenaires républicains du POUM et de la CNT.
Pourquoi Léon Blum n’a-t-il rien fait ? Bien sûr, la composante pacifiste de la gauche française (avec la puissante Fédération des instituteurs), traumatisée par le cauchemar de 14-18, refusait « l’engrenage ». Soutenir les républicains espagnols, c’était déjà affronter Hitler et Mussolini. Et surtout, l’Angleterre ne voulait pas, justement à cause de la composante stalinienne dans la résistance espagnole à Franco. Neville Chamberlain ne désespérait pas de jeter Hilter contre Staline…
Aujourd’hui, et jusqu’au gazage de la Ghûta (la banlieue de Damas tenue par les rebelles à la dictature), le monde « ne peut pas », ne veut pas. Parce que le syndicat des dictateurs, avec à sa tête la Russie de Poutine, soutient Assad. Et la Chine, la vraie super-puissance, considère la Russie comme son ministre délégué aux affaires « à l’Ouest d’Aden ». Et surtout, parce que les forces sunnites jihadistes, proches d’Al Qaeda, sont maintenant la principale composante militaire de la révolte contre Assad. Parce que justement on n’a pas voulu aider la résistance quand elle était laïque et démocrate. Et comme Assad (bien aidé par le fanatisme de la composante sunnite des rebelles) est parvenu à transformer la guerre civile en guerre confessionnelle, les chiites radicaux, soutenus par l’Iran, sont entrés en guerre contre les sunnites radicaux. Et le monde ne désespère pas de voir Al Qaeda et le Hezbollah s’entre-dévorer.
Je partage entièrement cette analyse et cet avis, pointus, responsables et lucides. Une aide au début de la révolte populaire contre de dictateur immonde, soutenu, ne l’oublions pas, d’une façon ou d’une autre par beaucoup trop de responsables « européens » ( pays de l’UE, Russie, USA ), cette aide donc aurait été intelligente et efficace. Une intervention militaire aux finalités réelles équivoques, deux ans et demi après ce rejet populaire, une division qui s’installe et menace de détruire le pays, et tant de massacre perpétrés par ce régime, et continuité avec les dictateurs précédents, et tant d’aides à ce régime ignoble, anciennes ou récentes ….
» Décider c’est parier. Décider l’intervention en Syrie, plus de deux ans après le début d’une protestation pacifique dont la répression a provoqué une horrible guerre civile, est un pari risqué. Une telle intervention dès le début pour soutenir des résistants en majorité démocrates aurait été risquée, mais elle aurait couru des risques moindres qu’aujourd’hui.
L’utilisation du gaz sarin sur une population civile est avérée. Reste à prouver que ces gaz ont été employés par l’armée régulière, et non par un éventuel groupe rebelle « al-qaïdiste » ou autre. Haute probabilité ne signifie pas certitude. Le mensonge américain sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein crée un doute qui pèse sur les esprits.
Même s’il était enfin prouvé que M. Al-Assad a employé ce gaz contre son propre peuple, même si le gaz est une arme prohibée depuis la première guerre mondiale et n’a pas été utilisé même au cours de la seconde, cette arme immonde ne massacre pas plus les civils que les bombardements massifs à gros calibres et bien entendu la plus petite bombe atomique. Toutefois, c’est un pas de plus dans l’horreur d’une guerre. Que cette tuerie déclenche une réaction morale tardive qui se traduit en intervention militaire, cela se comprend. Mais nous sommes devant une contradiction énorme : intervenir, c’est parier dangereusement, mais ne pas intervenir c’est parier non moins dangereusement, et nous payons déjà les conséquences de ce pari passif, comme l’a été le pari passif de la non-intervention pendant la guerre d’Espagne en 1937. Les ennemis de l’intervention ont montré ses dangers. Les ennemis de la non-intervention ont montré ses dangers. Ajoutons que dans l’un et l’autre cas, il est impossible de prédire la chaîne des interactions et rétroactions qui vont suivre.
Le pari d’intervention est un pari limité à des frappes de « punition ». Il n’est prévu aucune intervention au sol, et il semble difficile de penser que ces frappes puissent atteindre des objectifs capables de renverser la situation en Syrie. La guerre civile est déjà en fait une guerre internationale : l’Iran, la Russie, le Hezbollah y participent du côté du régime ; des aides limitées parviennent aux rebelles de la part de pays arabes et occidentaux, des volontaires islamistes de multiples pays participent aux combats. Une intervention accroît les débordements du conflit hors Syrie, notamment au Liban, ce qui risque de transformer une guerre internationale limitée en un embrasement plus large : elle serait une aventure dont les effets sont inconnus.
Avec l’usage d’armes chimiques à Damas provoquant la mort de plus de 1300 syriennes et syriens dont de nombreux enfants, l’horreur a atteint un palier qu’on ne pensait plus possible dans notre histoire moderne.
Comme Ban Ki-moon l’a rappelé ce vendredi 23 aout, l’utilisation d’armes chimiques est un « crime contre l’humanité », relevant de la Cour Pénale Internationale.
Il faut permettre aux inspecteurs présents en Syrie de faire leur travail de vérification.
En Syrie, ne rien faire, c’est cautionner le massacre sinon il s’agit de non assistance à personne en danger !
Cela fait maintenant plus de deux ans que le peuple Syrien subit l’horreur des bombardements, tortures, déplacements de populations, exactions et maintenant usage d’armes chimiques.
Il est de notre responsabilité de protéger les populations civiles victimes de cette barbarie.
EELV et la Coalition nationale syrienne demandent au gouvernement Français et à l’Union européenne de prendre des mesures immédiates pour protéger les civils, en particulier contre les bombardements de l’aviation et l’artillerie de l’armée syrienne.
Le devoir de protéger implique également d’assurer l’accès à l’aide humanitaire et médicale sur tout le territoire Syrien, y compris dans les zones sous contrôle de l’opposition.
Le crime contre l’humanité que commettent Bachar Al Assad et son régime en Syrie doit cesser ! »
Mounzer Makhous, ambassadeur de la Coalition syrienne en France Pascal Durand, secrétaire national d’EELV Françoise Alamartine, secrétaire nationale adjointe, déléguée à l’international