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« Les Moissons du Futur » film de Marie-Monique Robin: émission d’ARTE à voir pour comprendre l’avenir de l’agriculture … sans pesticides

A (re)lire en entier dans MEDIAPART – Le blog de CLARA BRETEAU (09 OCTOBRE 2012 ) :

http://blogs.mediapart.fr/blog/clarabreteau/091012/le-film-les-moissons-du-futur-laboure-en-surface

« Le film « les Moissons du Futur » laboure en surface »

« Marie-Monique Robin est journaliste et a reçu le prix Albert Londres pour son film le Voleur d’Yeux en 1995. Son documentaire « Le monde selon Monsanto » connaît en 2008 un grand retentissement, et ouvre le premier volet d’une trilogie dont le dernier opus sera diffusé sur Arte le 16 octobre prochain. Joliment intitulé « Les moissons du futur », ce documentaire réalisé pour la télévision emmène le spectateur à travers le monde visiter une série d’expérimentations réussies dans le domaine de l’agroécologie, avec pour objectif de montrer que nourrir la population mondiale sans pesticide ni autre intrant chimique est possible. Alors que l’opus précédent – « Notre poison quotidien » exposait la façon dont l’industrie agroalimentaire d’aujourd’hui nous empoisonne, « Les moissons du futur » au titre plus ensoleillé prétend donc donner à la série un débouché optimiste en se concentrant sur l’exposé de solutions, de façon opportune puisque la réforme de la PAC rentrera dans une phase-clef en 2013. Le jeudi 4 octobre dernier donc, le film était diffusé en avant-première au cinéma à Paris. Retour sur cette projection.

Mardi 9 octobre 2012

Avons-nous besoin de pesticides pour nourrir le monde ? Selon le dernier rapport de l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation publié le mardi 9 octobre, près de 900 millions de personnes chaque jour ne mangent pas à leur faim. L’argument selon lequel l’utilisation de pesticides et autres produits de l’industrie agrochimique serait indispensable pour s’attaquer à ce problème, ou pour empêcher qu’il ne prenne de plus amples proportions, se présente comme une vérité établie, et fait partie de ces « boîtes noires » auxquelles l’on n’ose pas toucher de peur de ce qu’elles vont révéler.

C’est sur ce constat que s’ouvre le film de Marie-Monique Robin, qui décide de partir en enquête de par le monde se faire son propre avis sur la question. Du Mexique au Japon en passant par le Malawi, le Sénégal et les Etats-Unis, la journaliste se porte à la rencontre de fermiers ayant décidé de sortir du système agroalimentaire « conventionnel » pour développer des pratiques agricoles alternatives. Que ce soit le Push-pull en Inde, l’agroforesterie au Malawi ou encore la technique de la Milpa au Mexique, ces méthodes « agroécologiques » ont en commun d’affranchir les paysans de la dépendance aux intrants chimiques fournis par les géants de l’agroalimentaire – pesticides et OGM. Elles privilégient le rétablissement des processus naturels au sein des écosystèmes, les jeux de combinaison des espèces entre elles, le non-labour ainsi que l’autoproduction par les fermiers des semences et des engrais.

Au gré du parcours, la réalisatrice donne la parole à une variété d’acteurs : Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations-Unies sur le droit à l’alimentation et ardent défenseur au niveau international de l’agroécologie, associations et regroupements d’agriculteurs, formateurs, chercheurs et pédagogues avec l’inventeur de la technique Push-pull le professeur Zeyaur R. Khan. Cependant, le film se déroule en grande partie dans ces fermes alternatives qu’il prend le parti de montrer en détails, s’attardant sur le travail aux champs, ainsi que sur la vie et les témoignages d’agriculteurs que l’on découvre engagés, dignes, lucides, et fiers d’avoir reconquis leur autonomie.

Sous la caméra de Marie-Monique Robin, la « boîte noire » se transforme dès lors en « boîte rose ». Même si sont palpables par moments l’angoisse des habitants du Malawi sur lesquels plane le spectre de la famine, ou le malaise de l’agriculteur conventionnel américain conscient des méfaits sur la santé des produits qu’il manipule, ce sont bien la détermination, l’enthousiasme et l’humanité qui sont mis en avant chez ces agriculteurs qui ont choisi une nouvelle voie. La facture du film elle-même reflète les bons sentiments et l’optimisme qui en sont le départ ; au-delà de l’habillage graphique aux tons vifs et colorés, du générique enlevé, de la musique entraînante, on retient surtout ce gigantesque ballon-mappemonde que les protagonistes se passent les uns aux autres. Sorte de fil ou plutôt de « bulle » directrice, le ballon crée un leitmotiv et une impression visuelle de légèreté ; passant de main en main, il symbolise ainsi le sort de la planète que chacun contribue à déterminer, et figure la solidarité des différents acteurs qui en sont responsables bien que répartis au travers du globe. Il s’inscrit aussi dans un geste très didactique puisque chaque protagoniste y montre du doigt l’emplacement de son pays, tandis que Marie-Monique Robin expose en voix-off des éléments-clefs pour appréhender le contexte du pays

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