Relations Arménie – Turquie: Abdullah Gül est le premier chef d’État turc à se rendre en Arménie. Le sport comme accélérateur du dialogue

((/images/19922_une-gul.jpg))%%% Le président turc Abdullah Gül est arrivé samedi 6 septembre à Erevan, à l’invitation de son homologue arménien Serge Sarkissian pour assister à un match de football. © Mkhitar Khachatryan/AP/SIPA %%% Après Chypre où le dialogue a repris entre la partie hellénophone et la partie turcophone, un nouveau signe encourageant nous arrive cette fois-ci de la région caucasienne.%%% Après le drame terrible que vit la Géorgie et les exactions de plus en plus nombreuses après l’invasion de ce pays par l’armée russe, une nouvelle d’apaisement est très positive. %%% L’Union Européenne doit tout faire pour que le geste du président turc, Abdullah Gül, et son accueil par le président arménien, Serge Sarksian, aboutisse à un dialogue renoué et définitif entre les deux peuples.%%% Ici, c’est un match de foot qui aura servi de catalyseur.

Une nouvelle évolution positive dans la reprise du dialogue entre ces deux pays. Serge Sarkissian a invité son homologue a assister samedi 6 septembre, au match de football comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010, qui oppose l’Arménie à la Turquie, dans le vieux stade d’Erevan. Voici l’article du Point. [http://www.lepoint.fr/actualites-monde/armenie-turquie-la-diplomatie-passe-par-le-ballon-rond/924/0/271716|http://www.lepoint.fr/actualites-monde/armenie-turquie-la-diplomatie-passe-par-le-ballon-rond/924/0/271716|fr] Le président turc Abdullah Gül est arrivé samedi en Arménie pour une visite historique. Ce voyage revêt une dimension historique : Abdullah Gül est le premier chef d’État turc à se rendre en Arménie depuis l’indépendance de ce pays en 1991, alors que les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques et qu’un profond différend les oppose sur la question du génocide arménien. Selon Erevan, les massacres d’Arméniens commis sous l’Empire ottoman de 1915 à 1917 ont fait jusqu’à 1,5 million de morts et sont qualifiés de génocide . Mais la Turquie rejette catégoriquement ce qualificatif, même si elle reconnaît des massacres après que les Arméniens eurent pris les armes pour créer leur État indépendant. Objectif du déplacement ? Assister à la rencontre de football Arménie-Turquie comptant pour la qualification à la Coupe du monde. « Une visite effectuée dans le cadre de ce match est considérée comme susceptible de créer un nouveau climat d’amitié dans la région, souligne la présidence turque. C’est dans cette optique que notre président a accepté l’invitation. » Pour sa part, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié la visite de « positive », affirmant qu’un rejet de l’invitation arménienne aurait eu pour effet de sacrifier le sport à la politique. Manifestations Pour protester contre cette visite, plusieurs centaines de manifestants ont formé dans le calme une chaîne humaine aux abords de l’aéroport d’Erevan. Les participants arboraient des drapeaux arméniens et des drapeaux rouges frappés de l’emblème du parti nationaliste Dachnak Tsoutioun, brandissant des pancartes où était écrit « Reconnaissez le génocide », « ouvrez la frontière sans pré-condition » en anglais, en turc ou en arménien. Cette amorce de réchauffement des relations entre la Turquie et l’Arménie suscite aussi l’ire de l’opposition parlementaire turque. « Cette visite est totalement injustifiée alors que le peuple turc est injustement accusé, de manière mensongère, d’avoir commis un génocide, et que l’Arménie ne montre aucun signe de renoncer à sa politique à cet égard », estime le vice-président du parti nationaliste MHP, Tunca Toskay. Pour Mustafa Özyürek, un responsable du CHP, la principale force d’opposition au Parlement, « c’est un déplacement qui n’a pas lieu d’être. L’Arménie ne reconnaît pas les frontières turques et accuse la Turquie d’avoir perpétré un génocide ». En revanche, les médias turcs saleunt largement cette initiative. « La diplomatie du foot rappelle la diplomatie du ping-pong en 1972 entre les États-Unis et la Chine », s’est ainsi réjouit le quotidien turc Radikal. Quant à la présidence française de l’Union européenne, elle a salué ce déplacement en espérant qu’il créera « un climat favorable à la normalisation des relations » des deux pays. « Ce déplacement historique constitue un geste fort et encourageant pour les relations entre l’Arménie et la Turquie », soutient le ministère français des Affaires étrangères. Depuis les tribunes du stade d’Erevan, le chanteur Charles Aznavour assistera également au match de football entre son pays d’origine et la Turquie.